Après un an et demi d’absence et une opération du pied, Mathilde Wahl a fait son grand retour à la compétition samedi 11 février. Une vraie délivrance pour la gymnaste de 18 ans qui revient de loin.
“Par où commencer…” , c’est par ces mots que débute notre échange avec Mathilde Wahl, quatre jours après son retour à la compétition. Trois mots révélateurs de toutes les phases par lesquelles elle est passée au cours de ces derniers mois. Si elle ne rentrera pas les détails afin de laisser les spectateurs le découvrir dans la troisième saison de Champion(s), la pensionnaire de l’INSEP revient sur sa compétition avec le sourire aux lèvres et les yeux qui pétillent. “Franchement, c’était top !“, poursuit-elle joyeusement. “Pouvoir refaire une compète après un an et demi, c’était incroyable.” Car Mathilde revient de loin. Sa dernière compétition remontait à la revue d’effectifs en décembre 2021 et juste avant, elle avait participé au Massilia avec l’équipe de France.
Opérée du pied le 23 mars 2022 en raison de douleurs qui devenaient insupportables, Mathilde Wahl a ensuite dû prendre son mal en patience. Plâtrée durant six semaines, elle a d’abord dû observer une période de repos total afin de ne prendre aucun risque. “Je faisais de la prépa physique à ce moment-là mais pas de gym du tout. C’était dur mais j’ai respecté. C’était important pour mon processus de guérison. Le chirurgien ne m’a de toute manière pas laissé le choix et il avait raison.”
Ensuite a débuté sa rééducation sur l’INSEP puis sa réathlétisation sur Capbreton avant de remonter sur les agrès. “J’ai pu reprendre la gym en août, au moment de la reprise de la saison. J’ai commencé à remonter sur les agrès, à retrouver les sensations. De pouvoir être de nouveau à la salle avec les filles, de pouvoir de nouveau m’entraîner avec elles, ça m’a fait vraiment beaucoup de bien” , éclaire-t–elle. “Mais je ne cache pas que le retour a été très difficile. C’est aussi pour cette raison que je suis autant contente d’avoir pu revenir en compétition car je reviens de très loin. Physiquement c’était très dur, mentalement aussi. En août je ne montais plus une bascule et samedi j’ai présenté un bon complet aux barres en compétition, je me suis sentie bien sur les agrès donc quand je regarde en arrière et que je vois par où je suis passée, je suis fière de moi. J’ai mené un vrai combat que j’ai gagné. Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler la nouvelle saison de Champion(s) mais vous pourrez suivre mon parcours au cours de ces derniers mois et voir par où je suis passée.”
Alors forcément, suite à une période difficile, la rencontre Top 12 de samedi qui a opposé son club d’Haguenau à celui d’Hénin a eu une vraie saveur de délivrance. “En plus, le fait que mon retour se fasse sur un Top 12, avec mon club, je ne pouvais espérer mieux” , sourit l’Alsacienne. “Haguenau, c’est ma ‘safe place’. Les gens ont réussi à être émus de mon retour à la compétition, c’est assez dingue.” Stressée, elle l’était. Assurément. Mais surtout, elle était très impatiente. “J’avais tellement hâte” , lance-t-elle. “Alors certes, je suis tombée aux barres, j’ai fait une cascade aux Jaeger, mais en poutre je ne suis pas tombée et ça c’est vraiment très positif. Et même s’il y a eu la chute aux barres et que je suis forcément déçue par rapport à ça, je reste surtout contente car ça faisait un an que je galérais et de refaire de la compète, je me dis ‘voilà, c’est ça que j’aime. C’est ça que j’veux faire.’ J’ai besoin de faire de la compétition.”
Un premier pas dans l’étrier qui en emmènera d’autres très rapidement. Car sa prochaine échéance va arriver dans moins de dix jours, lors de la dernière journée de la phase de poules, en Top 12 toujours. Un match décisif face à Beaucaire qui déterminera les équipes demi-finalistes du championnat mais qui marquera également son retour sur les quatre agrès. “Gros match en perspective le 25 février ! En plus on sera à domicile et il y aura toute ma famille” , livre-t-elle avant de conclure : “La pression monte mais j’ai hâte… ça m’avait tellement manqué…“