Manon Pasquier, de la GR à l’influence

Si vous la connaissez à travers les réseaux sociaux, peut-être serez-vous surpris de découvrir que Manon Pasquier, star de TikTok, est une ancienne gymnaste rythmique. Sa discipline, elle essaie de la promouvoir au travers de ses publications. Retraçant son parcours, Manon explique comment elle est passée de la GR au monde rêvé de l’influence.

Manon Pasquier influence

Vidéos de danse, humour, conseils lifestyle, Manon Pasquier fait rêver plus de trois millions de jeunes sur TikTok. Après s’être lancée par hasard sur les réseaux sociaux, la vie de la jeune fille de 22 ans a basculé. Comme beaucoup d’influenceurs, Manon s’ennuyait durant le confinement, alors elle a commencé à filmer des vidéos dans sa chambre. Mais c’est quand elle a tourné des vidéos de couple, façon scènes de ménage, avec son compagnon Vincent, que son compte a explosé. « Ça a très bien fonctionné, parce que les gens pouvaient s’identifier à nos vidéos. L’été, je pensais que ça allait complètement s’arrêter, que TikTok était une tendance du moment, et non. Aujourd’hui, j’ai une communauté de plus de 3,3 millions d’abonnés sur TikTok et je suis également sur Instagram avec un peu plus de 400 000 abonnées », déclare-t-elle avant d’ajouter « j’arrive à concilier les études et les réseaux sociaux, c’est un rythme assez soutenu je le confirme, mais on tient ».

En effet, l’influence n’est pas sa seule activité, puisqu’elle est étudiante en troisième et dernière année d’école d’ingénieur. Une vie chargée qui ne lui laisse que peu de répit, mais elle a l’habitude de ce rythme. En effet, il y a encore peu de temps, elle combinait déjà études et gymnastique rythmique ; un sport qu’elle a pratiqué à très bon niveau, puisqu’elle était en catégorie nationale B en individuel et en division nationale 1 en ensemble. 

Manon Pasquier individuel
Manon en individuel aux massues en 2018

Après quelques années de danse classique, Manon a découvert la GR à Vincennes. Elle a ensuite intégré le club de GRS Paris Centre et y est restée jusqu’à ses vingt ans. Des années qu’elle n’oubliera jamais et dont elle garde un souvenir impérissable : « La GR, c’était ma deuxième famille, je passais dix heures par semaine au gymnase. Je voyais les filles plus que ma famille. Mes coéquipières étaient bien plus que des amies, elles étaient comme des soeurs », confie Manon. 

En 2018, elle décroche avec son équipe la troisième place aux Championnats de France en ensemble national toutes catégories, son plus beau souvenir : « C’était tellement d’émotion qu’on a vécu avec les filles. Quand je regarde la vidéo de ce passage, j’ai encore des frissons, c’était l’un de mes enchaînements préférés », raconte l’ex-gymnaste ajoutant, « je garde aussi en mémoire toutes les compétitions avec le stress permanent, que ce soit avant le passage ou avant le palmarès, ou encore le moment où j’entendais mon nom ce qui signifiait que j’étais qualifiée pour la compétition d’après, c’est vrai que ce sont de beaux souvenirs ». 

Prise en école d’ingénieur à Bordeaux, elle s’est vue contrainte d’arrêter sa carrière gymnique. Un choix difficile, car elle tirait un trait sur une partie importante de sa vie, mais avec l’arrivée des réseaux sociaux dans son emploi du temps, déjà rempli par les études et les partiels, il ne pouvait en être autrement. Pourtant la GR était pour elle bien plus qu’une passion : « La GR est un monde à part. C’était un mode de vie, j’avais comme une deuxième vie à côté de mes études. Il y avait un réel enjeu, je ne pensais qu’à ça ». C’est ainsi que Manon explique : « Je n’ai pas envie de reprendre la GR dans une autre ville. C’est vrai que quand cela fait dix ans que tu es dans un club, changer de club, c’est compliqué. Tu arrives les filles se connaissent depuis longtemps, ce n’est pas forcément la même ambiance ». 

Podium Nat TC Chambéry 2018 (Manon Pasquier) Pfasttat, Thiais, Paris Centre
Manon Pasquier et son équipe, troisièmes aux Championnats de France à Chambéry en 2018 

Comme beaucoup de gymnastes, Manon a du mal à oublier sa passion : « La GR me manque terriblement, j’y pense tout le temps. J’ai tout essayé après. Je me suis inscrite dans un studio de danse, j’ai fait plein de cours de différents styles. J’ai essayé la salle aussi, mais rien ne me plait. Tant que je n’ai pas un but dans un sport, je n’arrive pas à me motiver. C’est vraiment l’aspect compétitif et le rythme soutenu du sport qui me manque », avoue-t-elle.

Heureusement depuis, la jeune fille s’est découvert une nouvelle passion, l’influence, qu’elle partage avec son compagnon. Tous deux ont une entreprise commune et travaillent ensemble sans agence : « J’ai déjà fait appel à une agence au tout début, explique Manon, j’y suis restée quelques mois, ça s’est très mal passé. Je ne rentrerai pas dans les détails. Aujourd’hui, nous travaillons avec certaines agences mais en non-exclusivité et ça se passe très bien. Nous verrons si nous en aurons besoin dans le futur ».
Le quotidien du couple est rythmé par des tournages, des événements, des contrats, des voyages et par l’ouverture de nombreux colis. Ils ont ainsi pu réaliser des projets grandioses, comme partir en Martinique pour un shooting photo ou encore sortir leur premier livre. C’est tout cela qui motive Manon dans son activité : « Ces beaux projets, je me dis que c’est l’accomplissement de tout mon travail, de toutes les vidéos que j’ai faites et des nombreuses heures que j’ai passé sur mon téléphone. Les marques nous font confiance et notre communauté aussi. »

En partageant ses moments de vie, elle espère être un modèle pour les jeunes, montrant qu’il est nécéssaire de persévérer et qu’il ne faut pas arrêter les études. Celles-ci lui permettent justement de réaliser de nouveaux projets alliant chimie et influence. Récemment, elle a pu créer son premier parfum. « L’influence, c’est clairement une passion et depuis un an et demi c’est devenu mon métier. J’en vis largement, je suis complètement indépendante financièrement de mes parents, donc c’est super cool », explique la jeune influenceuse déclarant aussi, « dans tous les cas, si je n’aimais pas mon métier de créatrice de contenus, je ne pourrais pas continuer, car c’est du 24h/24, 7j/7. Et quand je ne suis pas dans l’influence, je suis à l’école. Donc, il faut que ce soit une passion, sinon on ne tient pas le rythme. »

Lorsqu’on demande à Manon en quoi sa vie a changé depuis qu’elle est sur les réseaux, elle répond que les réseaux changent une vie, tout d’abord financièrement, mais qu’ils lui ont permis faire des choses qu’elle n’imaginait jamais réaliser un jour comme assister aux NRJ Music Awards ou à l’émission en direct de Danse avec les stars qu’elle regarde depuis toute petite. Elle a pu rencontrer de nombreuses célébrités et assister à différents évènements conçus par de grandes marques. Désormais, Manon se fait reconnaître dans la rue, une chose à laquelle il a fallu s’habituer ne pensant pas que cela allait prendre tant d’ampleur. « C’est monté très vite, constate-t-elle, pour autant, je n’ai pas pris peur parce que je connais mon contenu, je sais ce que je fais. Je ne parle pas de sujets tabous, je ne montre pas d’images compromettantes. Je reste naturelle. Maintenant, je sais que les réseaux peuvent être un monde un peu dur, mais Vincent m’aide à vivre cela. Au contraire, on adore ».

Vincent et Manon Pasquier

Sa nouvelle vie, elle ne la regrette pas une seconde, malgré les points négatifs que peut comporter le monde virtuel : « Je suis très fière de mon parcours, de mes projets, de ce que je montre sur mes plateformes et aussi d’avoir pu mener jusqu’au bout mes études. Les réseaux, je n’en vois que du positif, parce que je les utilise à bon escient. Je fais attention à ce que je poste, à ce que je dis. J’ai une communauté qui est hyper saine donc c’est un gros point positif », déclare Manon avant de nuancer, « il est vrai que les gens parfois se permettent de dire des choses qu’ils ne se permettraient pas de dire en réalité. Ils répondent à tes posts, ils t’envoient des messages pas toujours très sympas, mais ils ne s’en rendent pas forcément compte, parce qu’ils sont derrière un écran. Et même dans la vraie vie, il y a des gens qui réagissent de manière déplacée lorsqu’ils nous rencontrent. »

Toujours en contact avec ses coéquipières, elle tente de garder un pied dans la discipline gymnique, se rendant aux compétitions et parlant de GR sur ses réseaux. Ce thème plait à sa communauté, intriguée par les mouvements de gymnastique qu’elle propose parfois. « J’ai beaucoup de commentaires qui me disent « oh moi aussi je fais de la GR », mais je suis consciente que c’est un monde encore peu connu. Beaucoup connaissent la gym, mais quand je dis GR, ils ne connaissent pas forcément », avoue Manon. C’est pour cela qu’elle essaie de mettre en valeur son sport en repostant les publications de son ancien club où en partageant des images d’elle en compétition. Cela peut être un atout pour la notoriété du sport : « Mon rôle pourrait être de promouvoir davantage la GR auprès de ma communauté, car c’est mon sport depuis toute petite et que je ne saurais pas parler d’un autre sport. Je suis fière de dire à des clients lors d’appels que j’ai été sportive de haut niveau et que je suis donc organisée, déterminée, etc, ça permet de montrer mes qualités », estime Manon.

En effet, influence et GR ont pour Manon certains points communs. Sur les réseaux, elle partage des bons plans et des conseils à ses abonnées, tout comme elle faisait partager des émotions au public sur un praticable. L’influence demande une grande force de caractère et un mental d’acier, à l’instar du sport de compétition. Enfin, pour gérer cette vie bien occupée, l’organisation est la clé de la réussite. Cette qualité, elle la doit à la GR « Je pense que c’est ce qui m’a permis, depuis ma classe prépa, à être organisée. La prépa, c’était un rythme très soutenu : 8h-19h tous les jours, quatre heures de DST le samedi matin, la BU le dimanche. Et je calais mes dix heures de GR par semaine. Si je n’avais pas été organisée, j’aurais coulé et je n’aurais jamais réussi à avoir l’école que j’ai eu en deuxième année », pense Manon.

La gymnastique rythmique détient de nombreux atouts que l’ancienne gymnaste compte bien mettre en avant : « C’est un sport de famille et de partage. Tu rencontres de vrais amis. Toutes mes copines de GR, je suis encore en contact avec elles, je les vois chaque année dès que je peux. Après, il faut aimer la compétition, il faut être compétitive dans l’âme, même si on peut pratiquer ce sport en loisir, mais moi c’est la compétition que j’aimais, avoir une vraie équipe avec moi ». Manon ajoute que la GR est un sport où l’on ne s’ennuie pas, où chaque moment vécu est différent et les émotions ressenties inoubliables. Bref, une discipline qu’elle conseille vivement.

Nat TC paris Centre (Manon Pasquier)

 

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3 Commentaires

  1. Un beau texte pour deux supers nanas! Merci Elisa, j’en ai les larmes aux yeux… forcément. A moi aussi cela me manque les heures de stress dans les gradins, mais que vous étiez belles.❤️

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