L’interview décalée d’Aurélie Malaussena : “Même si peu de personnes croyaient en moi, j’ai réussi”

Membre de l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Londres, en 2012, Aurélie Malaussena est depuis installée à Rouen où elle est désormais entraîneur. Quatre ans après son arrêt du haut-niveau, elle a accepté de se prêter au jeu de l’interview décalée. L’occasion de prendre de ses nouvelles et de revenir sur les grands moments de sa carrière de manière… décalée. Entretien.

Gym and News : Aurélie que deviens-tu aujourd’hui ?
Aurélie Malaussena : Je suis en formation DEJEPS qui se termine normalement en mars et j’entraîne également au club de Rouen.

Quel est ton principal trait de caractère ?
 Généreuse.

Ta plus grande qualité ?
Gentille (peut-être un peu trop parfois).

Ton plus grand défaut ?
Très curieuse.

Un petit défaut inavouable ?
Trop gourmande.

Aurélie Malaussena barres

Te souviens-tu de ce que tu as fait le jour où tu as appris ta sélection aux Jeux de Londres ?
On s’est félicitées entre nous car on était tous les gyms ensemble et puis tout de suite après j’ai appelé mes parents. C’est vraiment les premières personnes à qui j’ai pensé.

Ton meilleur souvenir à Londres ?
Tout est un meilleur souvenir. Je n’ai pas vraiment de moment préféré. Chaque moment avec les filles ont été extraordinaire.

Avais-tu un rituel avant une compétition ?
Avant une compétition j’adorais faire une sieste, il me fallait mon moment avec un film pour ne penser à rien et dormir.

L’accro ou l’élément que tu avais le plus peur de faire ?
Je n’ai jamais eu d’éléments que j’avais peur de faire. C’était plus la peur de se faire mal. Avec mes chevilles, tous les éléments où je pouvais ressentir une douleur, j’avais une certaine appréhension.

L’accro ou l’élément que tu aurais toujours voulu savoir faire mais que tu n’as jamais réussi à faire/à présenter en compète ?
Au saut de cheval, la lune salto tendu (carpé) vrille et demi. Je trouve que c’est vraiment un saut de belle valeur international et plutôt classe.

As-tu déjà eu envie de tout plaquer à l’époque où tu étais en haut-niveau ?
Oui, il m’est arrivé deux ou trois fois en tout dans ma carrière de vouloir tout plaquer et rentrer à la maison. Forcément quand rien ne va, souvent à cause de la blessure. Mais on change vite d’avis.

Qui était ta/ton plus grand(e) confident(e) à l’époque ?
Je dirais toutes les filles du groupe INSEP des trois ans que j’ai passé la-bas.

Aurélie INSEP

De qui es-tu restée proche ?
Avec nos vies respectives, c’est parfois difficile de garder le contact mais je pense qu’on essaie toutes de prendre des nouvelles de temps en temps.

Si tu devais te glisser dans la peau d’une star pendant une journée, ce serait ? 
Shakira, c’est la femme parfaite.

La carrière d’un sportif que tu aurais rêvé d’avoir ? 
Pour rester dans la gym, je dirai Nastia Liukin pour sa carrière de gymnaste et la femme d’affaire qu’elle est devenue. Sinon, en handball, je dirai Nikola Karabatic pour tout ce qu’il a gagné.

Si tu pouvais changer une chose par rapport à ta carrière, ce serait quoi ? Pourquoi ?
Je ne changerais rien, je pense que j’ai bien profité.

Ton meilleur souvenir en gym ?
J’en ai deux. Les championnats du Monde de Tokyo, super compète, la découverte du Japon, de la culture et l’ambiance du groupe était vraiment top. Et forcément les Jeux. C’est la fin de carrière, c’était l’objectif de ma vie (à ce moment-là).

Ton pire souvenir en gym ?
Alors le pire, je pense que c’est quand j’étais junior. Il y a eu les Championnats d’Europe à Clermont-Ferrand, j’étais blessée et je n’ai donc pas du faire les sélections et participer. Et puis on était invitées à faire un stage et voir les juniors qui ont eu une médaille, j’étais très contente pour elles et pour la France mais à ce moment-là j’aurais tellement voulu être à leur place ! Mais c’est la loi du sport.

Ta plus grosse frayeur à l’entraînement ?
Lorsque je me suis blessée à la cheville en vrille et demi en 2011. Dès que j’y pense, ça me donne des frissons et me serre le ventre encore.

Qu’as-tu fait de tous tes équipements France ?
J’en ai donné quelques-uns à ma famille et amis sinon ils sont rangés dans un coffre ou dans un sac.

En tant que coach, la question la plus absurde/drôle qu’on t’a posée ?
Vu que j’ai le tatouage des anneaux olympiques (au niveau de la nuque, NDLR), une petite a dit qu’elle ne voulait pas aller aux JO parce qu’elle ne voulait pas avoir les anneaux dans le cou. J’ai trouvé ça très drôle et mignon.

Aurélie Malausséna 3 par Marion H.
Aurélie Malaussena s’est tatouée les anneaux olympiques au niveau de la nuque. Photo Marion H.

As-tu un regret ?
Dans la totalité de ma carrière je n’ai aucun regret. J’en ai eu un tout petit au moment où j’ai arrêté le haut-niveau, j’aurais peut-être aimé continuer une année pour prendre encore plus de plaisir, mais c’est vraiment pour en citer un.

Pour toi le bonheur parfait, c’est ?
Le bonheur parfait c’est de vivre comme on l’entend et surtout de faire ce qu’on aime. Et puis c’est être avec ma famille et mes amis.

Comment te vois-tu dans 10 ans ?
Ouh 10 ans c’est loin ! Je commencerai à prendre de l’âge… A 33 ans, j’espère que je serais maman, que j’entraînerais toujours et puis ce sera déjà bien. Après on verra bien, il s’en passe des choses en 10 ans !

Avec le recul, quel bilan tires-tu de ta carrière ? 
Je dirais qu’il y a eu des hauts et des bas et que même si peu de personnes croyaient en moi, j’ai réussi, donc tant mieux pour moi.

Si tu devais laisser un message qui t’a marquée dans ta carrière, ce serait à qui et quel serait ce message ?
Alors je remercie toutes les personnes qui ont croisé mon chemin durant ma carrière mais j’ai envie de remercier mes entraîneurs de club lorsque je m’entraînais à Grasse, Cécile et Jean-François, car ce sont eux qui m’ont tout appris au départ et je voulais les remercier pour tout ce qu’ils ont fait durant des années avec les autres gyms et moi et forcément pour avoir cru en moi et en mon projet. On oublie souvent d’où l’on vient, alors voilà encore Merci.

Propos recueillis par Charlotte Laroche pour Gym and News

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