L’interview croisée d’Omaïma et Salsabil Tounan : “Je vois ma soeur comme un modèle”

Après plusieurs mois d’absence, l’interview croisée fait son grand retour avec Omaïma (16 ans) et Salsabil (12 ans) Tounan. Les deux soeurs ont accepté de répondre, à tour de rôle, à une série de questions. L’occasion de découvrir une belle relation fusionnelle. Et si Omaïma a dû délaisser le haut-niveau pour cause de blessure (lire plus bas), Salsabil poursuit quant à elle son chemin faisant désormais partie de l’équipe de France Espoir. Partons à leur rencontre.

Gym and News : Omaïma, Salsabil, comment qualifieriez-vous votre relation entre soeur ?
Omaïma Tounan : On est super proche, on est comme des soeurs jumelles. Tout ce qu’on fait, on le fait ensemble. On est inséparable. On est tellement proche, qu’on pense aux mêmes choses.
Salsabil Tounan : On est très proche, à chaque fois on pense à la même chose. On partage la même passion, on se comprend (pas besoin de mots pour se comprendre). On fait tout ensemble, on est comme des soeurs jumelles.

Existe-t-il de la concurrence entre vous ?
Oma : Pas du tout. Il n’y a jamais eu de concurrence entre nous deux. On partage tout ce qu’on fait ensemble, on se soutient.
Salsa : Non jamais. Surtout qu’on n’a jamais été dans la même “catégorie”. Je vois ma soeur plutôt comme un modèle, je veux et j’essaie de la surpasser.

Quel(s) rôle(s) jouez-vous l’une pour l’autre ?
Oma : Je suis comme son bras droit, je joue son rôle de grande soeur. Je l’aide et la réconforte dans les moments  difficiles, je la soutiens et l’encourage à fond dans la gym. Je pense que je suis comme un modèle, Salsa viendra toujours vers moi, pour prendre les décisions.
Salsa : Je suis là pour faire rigoler ma soeur, je l’embête souvent. J’aime bien la taquiner, je suis son petit clown. Mon rôle aussi est de la soutenir à fond dans sa nouvelle voie : la danse. Je veux aussi la rendre fière.

 

J’ai voulu faire de la gym car ma soeur en faisait et je voulais faire comme elle

 

Pourquoi et à quel âge avez-vous débuté la gym ?
Oma : J’ai commencé la gym à l’âge de 2 ans. Ma mère était tombée par hasard sur une affiche montrant de la gym à Rouen. Elle m’a inscrite parce qu’elle savait que j’allais adorer vu que je sautais partout. Elle a eu raison ! J’ai adoré ce sport et j’ai continué.
Salsa : J’ai commencé la gym à 2 ans aussi et j’ai voulu faire ce sport car ma soeur en faisait et que je voulais faire comme elle.

Quel est votre meilleur souvenir de gym ensemble ?
Oma : Le Top 12. Ça a été notre première compétition ensemble. Quand j’ai arrêté la gym je pensais que ce jour n’allait jamais arriver. Mais on a eu la surprise d’être dans la même équipe au Top 12 cette année.
Salsa : Le dernier Top 12 à Valenciennes. Je voulais tellement faire une compétition avec ma soeur. Mais j’étais licenciée à Meaux et Oma à Rouen et puis après ma soeur a arrêté la gym. Mais on a réussi à le faire !

Que ressentez-vous quand vous matchez ensemble ?
Oma : Quand on était dans la même équipe, je n’ai pas matché. Au début j’étais stressée parce que je voulais le meilleur pour ma soeur. Mais j’ai surtout senti de la joie, je la soutiens à fond et quand il le faut je l’aide dans ses mouvements. Je ressens aussi beaucoup de plaisir à être sur le plateau de compétition avec elle.
Salsa : Quand je suis dans la même équipe que ma soeur, j’ai l’impression d’être plus forte et que tout va bien se passer parce que ma soeur est juste à mes cotés. Je suis super contente !

Salsa
Salsabil a participé au tournoi international de Combs-La-Ville à l’automne dernier. Sa soeur, Omaïma, y avait participé trois ans plus tôt.

Quelle est la plus grande qualité de l’autre ?
Oma : Elle est souriante, rayonnante et attirante. C’est le “petit bout de chou” de tout le monde. Tout le monde a envie d’être à ses cotés. Elle met de l’ambiance. Sinon dans la gym, c’est une bosseuse et elle est super dynamique.
Salsa : La plus grande qualité de ma soeur est qu’elle est très très sociable, tout le monde s’entend bien avec elle et a confiance en elle. Elle va aller vers les personnes (même si elle ne les connaît pas) pour mettre de l’ambiance. Elle est intelligente, drôle, attirante et tout le monde a envie de rester avec elle parce qu’elle a toujours le sourire et la joie de vivre.

Quel est le plus grand défaut de l’autre ?
Oma : Salsa est impatiente, elle saute partout si c’est trop long et elle ne tient pas trop en place. Elle s’énerve vite quand elle n’arrive pas à quelque chose, elle devient ronchon et c’est un peu difficile de la mettre à la raison (Rires).
Salsa : Elle est impatiente parce que quand elle veut quelque chose, elle le veut rapidement. Elle veut aussi toujours avoir raison et elle n’assume pas quand elle a tort. Elle veut aussi toujours avoir le dernier mot (Rires).

Vous arrive-t-il ou vous est-il déjà arrivé de vous disputer par rapport à la gym ?
Oma : Non on ne s’est jamais disputées en rapport à la gym. C’est notre passion et on est quasi tout le temps d’accord sur les sujets qui touchent la gym.
Salsa : Non jamais. On s’entend super bien, même encore mieux que d’habitude quand il s’agit de gym.

Qui a le plus mauvais caractère ?
Oma : Je pense que c’est moi.
Salsa : C’est Oma, même si je suis pas très loin d’elle.

Qui est la plus peureuse ?
Oma : On est toutes les deux peureuses, mais la plus peureuse dépend de ce qu’on a devant nous
Salsa : On est toutes les deux un peu peureuse, mais Oma est la plus peureuse du monde quand il y a des insectes.

Oma et salsa

Qu’aimeriez-vous vous dire ?
Oma : J’aimerais lui dire que je serai toujours sa plus grande fan. Je la soutiendrai toujours à fond et partout, parce qu’elle mérite de réussir partout.
Salsa : J’aimerais lui dire que je l’aime énormément, et que chaque domaine qu’elle a choisi je suis sûre qu’elle va le réussir et qu’elle sera toujours mon modèle.

Et enfin, comment décririez-vous la gym de l’autre ?
Oma : La gym de ma petite soeur me fait rêver et frissonner. Elle est dans son élément, les gens ont besoin d’oxygène pour vivre, ma soeur a besoin de la gym. Elle est plutôt du style à être explosive, dynamique et a faire de grosses accros.
Salsa : La gym de ma grande soeur est magnifique. Elle me servait de modèle, j’ai encore en tête sa gym même si elle a quasiment arrêté. Elle était super gracieuse, surtout dans les chorés au sol, je pense que ça vient de là, sa deuxième passion pour la danse.

Propos recueillis par Charlotte Laroche pour Gym and News

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Omaïma Tounan, une carrière brisée par les blessures

Ancienne pensionnaire du Pôle de Meaux, Omaïma Tounan a été contrainte de quitter le haut-niveau à cause de blessures devenues trop importantes. Un départ à contre-coeur qu’elle a eu beaucoup de mal à digérer mais qu’elle a réussi à encaisser après plusieurs années de doute grâce à la danse. Retour sur son histoire. 

Omaima
Omaïma lors du tournoi international de Combs-La-Ville, en 2013.

2013-2104, là où tout a basculé. Le corps d’Omaïma souffre beaucoup. Aucune partie de son corps n’est épargnée par les blessures. Epaule, genou, cheville, dos, adducteur, les heures d’entraînement commencent à laisser de plus en plus de traces. Des blessures qui l’éloignent alors des plateaux de compétition et qui l’empêchent également de participer aux tests nationaux.”Ca a été un moment très difficile pour moi. Mais j’étais toujours aussi déterminée et je voulais continuer la gym à tout prix pour me rattraper la saison suivante”, confie-t-elle. “Sauf qu’au mois d’avril, mon entraîneur du Pôle, qui était également le responsable, m’a dit qu’il ne pouvait pas me garder à cause de mes blessures. J’ai tout essayé pour qu’il me garde, je ne voulais pas arrêter la gym, mais il m’a dit que c’était impossible et qu’il ne me garderait pas. J’étais effondrée”, se souvient-elle.

Dès le lendemain, Omaïma prend alors une décision radicale : elle décide d’arrêter la gym immédiatement. Sans terminer la saison. Une décision très difficile à prendre. “Tout s’est effondré du jour au lendemain. Tout le monde a alors cru que c’était moi qui avais arrêté la gym sauf que ce n’est pas le cas. La vérité, c’est que c’est le Pôle qui ne voulait plus me garder. Car moi je voulais continuer. La seule chose que j’ai décidé c’est de partir dès le lendemain et de ne pas terminer l’année. Sachant que je savais que le Pôle ne me garderait pas, j’ai préféré partir tout de suite pour me consacrer à mes études”, livre-t-elle. 

Blessée physiquement et psychologiquement, Omaïma trouve alors du réconfort dans un autre sport : la danse. “C’est ce qui m’a permis d’oublier une partie de ces moments difficiles. Pendant une période, je n’arrivais même plus à regarder de la gym. Mais maintenant la danse m’a permis de surmonter cela.” Désormais, elle soutient, avec beaucoup de fierté et d’humilité, sa petite soeur Salsabil qui marche sur ses pas…

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