
Neuf gymnastes du collectif France masculin senior sont actuellement en stage à l’INSEP. Le premier de cette année 2022 qui lance une saison qui s’annonce chargée en compétitions par équipes et en rassemblements. Laurent Barbieri, directeur du haut-niveau masculin, fait le point sur le déroulé de ce premier rassemblement de l’année et parle également d’avenir avec le plan d’actions en vue de Paris 2024.
Gym and News : Les seniors masculins sont rassemblés à l’INSEP depuis le 19 janvier, comment s’articule ce stage ?
Laurent Barbieri : Le stage qui se tient actuellement à l’INSEP est un stage qui regroupe les meilleurs gymnastes seniors du moment. On a quelques absences dû au COVID, que ce soit des cas positifs ou des cas contact, ce qui nous a empêché de regrouper tout le monde, mais c’est malheureusement quelque chose qui concerne tous les sports en ce moment et la gym ne fait pas figure d’exception. Les effectifs sont donc clairement impactés. Mais malgré tout, nous avons un effectif suffisamment conséquent qui permet de mener à bien ce stage. Ce stage, qui se déroule sous la conduite de Vitaly Marinitch, responsable de la préparation olympique, avec 3 entraîneurs assistants, Rodolphe Bouché, Frédéric Jay et Anatoly Vorontzov, se passe très bien. C’est un premier stage qui lance la préparation 2022. Un stage important puisque, contrairement à 2021, 2022 est une année de préparation de compétition par équipes avec une priorité mise sur un travail en équipes. L’an dernier, les compétitions étaient principalement individuelles, cette année, on a une bonne feuille de route de préparation de compétitions par équipes avec un enchaînement de compétitions qui devrait nous conduire à retrouver et recréer un noyau dur de l’équipe de France. Cette année 2022 est l’occasion de retrouver une dynamique de préparation par équipes.
Quels vont être les différents rendez-vous de cette année 2022 en terme de compétition ?
On a une première compétition en mars à Stuttgart. Ce sera le premier rendez-vous par équipes. Ensuite, il y aura les Jeux Méditerranéens en juin, puis on enchaînera par un match quadrangulaire en juillet où la France sera opposée à la Suisse, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Ensuite on enchaînera avec les championnats d’Europe et les championnats du monde. Deux compétitions qui se dérouleront toujours par équipes. Donc dès le mois de juin, avec les Jeux Méditerranéens, il est important pour nous de constituer la meilleure équipe possible, en partant du principe qu’un gymnaste qui sera prêt en juin le sera pour le reste des échéances. On risque donc de conserver ce noyau dur de l’équipe de France jusqu’aux championnats du monde avec cette logique qui voudrait que l’équipe qui participera aux Jeux Méditerranéens en juin prochain, devrait continuer à préparer le match quadrangulaire de juillet, les championnats d’Europe qui se tiendront en août et les championnats du monde en octobre.
Différents stages vont-ils également être planifiés ?
La préparation va s’articuler autour de 2 grands axes. Une première partie, de janvier à août, où les gymnastes s’entraîneront dans leurs structures respectives tout en étant régulièrement regroupés en stage, de préférence sur l’INSEP. Lors de la deuxième partie de préparation, de septembre à décembre, les gymnastes seront regroupés sur l’INSEP. Et ce jusqu’en 2024. Donc on a une phase transitoire jusqu’au mois d’août qui nous permet de constituer notre collectif de préparation pour les Jeux Olympiques, qui débutera ensuite de manière centralisée, à l’INSEP, en septembre 2022.
Donc à partir de septembre 2022, tous les gyms intégrés à la préparation des Jeux 2024 s’entraîneront désormais sur l’INSEP ?
Ils seront invités à rejoindre le centre national de préparation olympique qui a été déterminé par la Fédération et qui est l’INSEP. Les entraînements se dérouleront sous la conduite de l’entraîneur national Vitaly Marinitch, avec l’assistance d’entraîneurs qui seront désignés par la Fédération et l’expertise d’un certain nombre de collaborateurs, comme par exemple celle de Valentin Potapenko qui s’est engagé avec l’équipe de France jusqu’aux Jeux Olympiques pour préparer les meilleurs spécialistes au sol et au saut.
Valentin Potapenko est l’un des nouveaux intervenants du staff français, quelles vont être ses différents champs d’intervention ?
Valentin Potapenko est le maître d’acrobatie mondial, avec une expérience et des résultats hors norme. Au temps de l’union soviétique puis après avec l’Allemagne, l’Ukraine et dernièrement Israël, avec des gymnastes qu’il a conduits jusqu’au titre olympique. Je ne sais même plus le nombre de médailles olympiques qu’il a en tant qu’entraîneur mais c’est énorme. Donc c’est une grosse plus-value pour nous. Ses axes de travail seront priorisés sur les potentiels finalistes sol et saut, sur l’acrobatie mais également sur la mise à niveau technique de l’ensemble du collectif, notamment au sol et au saut pour les généralistes. Je prends l’exemple de Mathias Philippe, qui est un potentiel finaliste généraliste et qui a une faiblesse au saut de cheval. L’une des priorités de Valentin Potapenko sera donc de le remettre à niveau à cet agrès pour qu’il puisse être performant sur l’ensemble des 6 agrès. Ses interventions seront donc à la fois ciblées sur l’ensemble du collectif pour élever le niveau technique en acrobatie mais également sur des cours individualisés avec les spécialistes avec l’objectif de les amener à une médaille au sol ou au saut sur Paris 2024. Son arrivée s’inscrit également dans un projet qui lui est plus personnel puisqu’après avoir connu les résultats qu’on lui connaît dans le monde entier, il a envie de finir en beauté en France, sur les Jeux de Paris.
Un autre intervenant intègre également l’équipe encadrante. Il s’agit de Nicolas Tordi, scientist de l’entraînement. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette fonction ?
Nicolas Tordi est un autre expert. Il va nous aider dans l’évaluation et le suivi des gymnastes dans beaucoup de domaines, comme le domaine de la physiologie de l’effort spécifique à la gym, dans l’évaluation du niveau de conditions physiques, avec l’endurance spécifique notamment, et puis aussi dans la recherche d’outils qui auraient un impact sur la performance, avec de la veille internationale. Par exemple, ils sont actuellement en train de développer un logiciel qui permettrait d’avoir l’ensemble des résultats par équipes et individuels des meilleurs gymnastes mondiaux, ce qui nous permettra ensuite de pouvoir comparer le niveau français et voir où nos gyms se situent.
C’est important d’élargir le champ de compétences des intervenants ?
C’est important pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que les entraîneurs sont multicartes. Ce ne sont pas des spécialistes. À leurs côtés, on intègre donc des personnes qui ont un domaine de compétences très ciblés, des experts dans un domaine particulier qui peuvent ainsi apporter énormément. Et puis cela permet également à Vitaly Marinitch de disposer d’analyses pointues et d’être déchargées de certaines missions. C’est un ensemble d’intervenants qui oeuvrent collectivement pour augmenter le niveau en vue de Paris 2024.
Vitaly Marinitch a été nommé entraîneur national après les Jeux de Tokyo, pourquoi ce choix ? Que peut-il apporter à l’équipe de France ?
Vitaly Marinitch amène une véritable plus-value que je qualifierais de plurielle. Dans le sens où c’est un ancien gymnaste de l’ex union soviétique, avec un passé de gymnaste très prestigieux. C’est un fin technicien. Ensuite, il a été entraîneur aux Etats-Unis puis entraîneur national sur 2 cycles olympiques de l’équipe américaine. Il a donc la rigueur et la haute technicité de la grande époque de l’ex union soviétique et aussi le management à l’anglo-saxone avec le positivisme, l’esprit de challenge et de “fighting spirit” (esprit combattif, NDLR). Et pour l’équipe de France, c’est exactement ce dont on avait besoin, avec un apport pluriel de haute technicité et de management positif.
Propos recueillis par Charlotte Laroche
Les participants au stage

- Léo SALADINO
Pôle France Antibes / Association Sportive Vallauris Golf-Juan - Benjamin OSBERGER
Pôle France Antibes / La Munsterienne - Julien SALEUR
DRA Centre-Val de Loire / Société Municipale de Bourges Gymnastique - Dimitri FLORENT
Pôle France Lyon / Société Municipale de Bourges Gymnastique - Jim ZONA
Pôle France INSEP / Albonaise Gymnastique de Franconville - Lucas DESANGES
Pôle France INSEP / Société Municipale d’Orléans Gymnastique - Mathys CORDULE
Pôle France INSEP / Société Municipale d’Orléans Gymnastique - Edgar BOULET
Société Municipale d’Orléans Gymnastique - Cameron-Lie BERNARD
DRA Normandie / La Sottevillaise
Cyril Tommasone, Mathias Philippe, Paul Degouy, Zachari Hrimèche et Loris Frasca n’ont finalement pas pu prendre part au stage.