Champion de France en titre au général, au sol et aux barres parallèles, Julien Gobaux s’envolera pour Rio fin juillet. Une sélection olympique qui couronne une très bonne année. Celle qu’il ne fallait absolument pas rater. Mais qui se cache derrière le sociétaire du club de la Principauté ? Portrait
Aux côtés de Samir Aït Saïd et Cyril Tommasone, les indétronables de l’équipe de France masculine, Julien Gobaux faisait également figure de favori ces dernières semaines pour le poste de généraliste. Un statut qu’il a confirmé lors des derniers championnats de France grâce à une compétition parfaitement maîtrisé. Champion de France en titre au général, il ne s’est pas contenté d’aller chercher l’or. Non, Julien Gobaux a poussé les choses plus loin en s’approchant à quelques dixièmes près des minima fixés par la Fédération. Mais malgré cela, le sociétaire du club monégasque ne s’est jamais dit que Rio lui était acquis. “Je savais que j’avais de grandes chances d’être sélectionné vu mon parcours cette saison mais tant que la commission n’avait pas statué, il ne fallait pas se réjouir trop vite et se dire que tout était acquis. C’est quelque chose que m’a appris Thierry Aymes, mon entraîneur à Monaco”, confie-t-il. Alors le champion de France a patienté, comme tous ses autres coéquipiers. Et il a attendu la liste définitive, comme tout le monde. C’est par un SMS d’un proche qu’il a appris la bonne nouvelle, lundi 27 juin. “En fait, j’étais à l’aéroport quand j’ai appris ma sélection. Je rentrais de l’étape de Coupe du monde au Portugal, je venais juste de passer le portique et j’ai reçu un sms de félicitation d’un de mes amis. J’ai tout de suite compris de quoi il s’agissait”, livre-t-il avant d’ajouter : “J’ai versé quelques larmes de joie quand j’ai appris la nouvelle. C’est le rêve de tout athlète de disputer les Jeux.”
2016 sera donc l’année des premières fois pour Julien Gobaux. Après avoir disputé ses premiers championnats d’Europe, en mai dernier, il s’apprête désormais à disputer ses premiers Jeux Olympiques. Que de changement parcouru depuis son inscription, sans grande conviction, au club de Soissons alors qu’il n’avait que 6 ans. Car à la base, Julien Gobaux n’a jamais été spécialement attiré par la gym. “A la base, j’allais voir mon grand frère s’entraîner. J’avais quelques problèmes avec l’autorité alors je n’avais pas trop envie de m’inscrire dans un club et avoir un entraîneur qui m’aurait dit ce qu’il fallait que je fasse. Moi, je voulais juste sauter sur les tapis et faire du trampoline. Mais bon, finalement, je me suis inscrit et j’ai accroché”, explique-t-il.
Après un passage par le Pôle de Nantes, il a ensuite pris la direction du Pôle d’Antibes, accompagné de son grand frère. “J’avais 9 ans quand je suis arrivé à Antibes et j’y suis resté 6 ans. J’ai eu quelque problèmes avec mon coach, toujours lié à mon problème avec l’autorité, et j’ai décidé de tout arrêter“, ajoute-t-il. Un arrêt total qui aura duré un an. Mais en 2007, alors âgé de 16 ans, il décide de reprendre la gym et part s’entraîner à Monaco, aux côtés de Thierry Aymes, ancien membre de l’équipe de France qui a, notamment disputé les Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. “Depuis 2007, je m’épanouis au sein de mon club. Et depuis 2012, je m’entraîne également au Pôle d’Antibes. J’ai changé de coach et tout se passe très bien. Même si je suis au Pôle d’Antibes, plusieurs fois par semaine, je vais m’entraîner à Monaco”, précise celui qui profite de la chaleur du Sud de la France pour aller faire quelques longueurs entre deux entraînements, le midi, en bas de chez lui, tout en profitant du soleil.
Depuis son retour à l’entraînement, en 2007, Julien Gobaux, qui faisait partie de l’équipe qui est allée chercher la qualification olympique au Test Event en avril dernier, à Rio, son meilleur souvenir jusqu’à aujourd’hui, n’a cessé de gravir les échelons. Et les deux refus qu’il a essuyé pour venir s’entraîner à l’INSEP ne l’ont jamais déstabilisé, ni empêché de monter en puissance. “Je me suis fait une raison. Je me suis dit que c’était à cause d’un problème de place. Ca ne m’a jamais contrarié”, souligne-t-il. Car Julien Gobaux ne se prend pas la tête. Il avance, solidement. Sérieusement. Résultat, à 25 ans, il s’apprête donc à disputer ses premiers Jeux Olympiques.
A Rio, ses objectifs sont clairs : atteindre une finale par équipes et tenter de disputer la finale du concours général. “Un concours général, ça reste toujours ouvert. J’ai des possibilités de terminer dans les 24 premiers. Je ne me prends pas la tête. On peut être excellent à l’entraînement mais le plus important c’est d’être bon lorsqu’on lève le bras devant les juges”, analyse-t-il.
Pour l’heure, le petit protégé de Thierry Aymes se concentre sur sa préparation, étape essentielle pour pourvoir être performant le jour J. Prochain rendez-vous : un match en Grande-Bretagne le week-end prochain. “Ce match est une très bonne préparation car il permet de se tester une dernière fois avant les Jeux aux côtés d’une grosse équipe. On sait très bien qu’on ne va pas les battre mais ça nous permet de voir où on se situe”, commente le généraliste. Puis, après un dernier stage de préparation, il sera temps de s’envoler pour le Brésil, fin juillet, et de tenter d’écrire une belle page dans l’histoire de la gymnastique française…
Propos recueillis par C.L. pour Gym and News
Redécouvrez le mouvement au sol de Julien Gobaux lors du Test Event, en avril dernier :