La France a rayonné à l’Accor Arena de Paris Bercy ce dimanche 17 septembre lors des finales par appareil, avec sept médailles dérochées, dont trois en or.
Cette édition 2023 des Internationaux de France a souri au chant tricolore. Mélanie De Jesus Dos Santos, divine tout au long de la compétition avec une gymnastique libérée, maîtrisée et pleine de maturité, s’offre l’or aux barres asymétriques et au sol. Un passage au sol suspendu dans le temps, tant elle était élégante et gracieuse. Le tout posé sur une chorégraphie composée par l’ancien danseur de l’Opéra de Paris Grégory Milan, désormais chorégraphe sur l’INSEP. Avec la note de 13,650, elle termine en tête du classement et devance la brésilienne Jade Barbosa (13,400) et la mexicaine Alexa Moreno (13,300). Quelques heures plus tôt, c’était aux barres asymétriques que la Française, qui s’entraîne désormais aux Etats-Unis, a brillé avec un mouvement maîtrisé de bout en bout et notifiée de la très belle note de 14,700. La médaillée olympique et mondiale Rebeca Andrade décroche l’argent et la franco-algérienne Kaylia Nemour le bronze. Kaylia Nemour qui a une nouvelle fois présenté un enchaînement de grande classe mondiale mais qui a, comme la veille lors des qualifications, commis une erreur sur un passage à l’équilibre en barre supérieure.
Attendue à la poutre, Marine Boyer a conservé son titre à cet agrès (13,500). Déjà couronnée d’or il y a un an, la capitaine de l’équipe de France n’a pas tremblé s’imposant une nouvelle fois au terme d’une finale pleine de suspens. Elle devance d’une courte tête l’algérienne Kaylia Nemour. Si les deux gymnastes obtiennent la même finale et la même note d’exécution qui permet en règle générale de départager les gymnastes en cas d’égalité, c’est la note d’exécution qui a permis à la Française de se parer d’or. Kaylia Nemour qui, après sa médaille de bronze aux barres, s’offre l’argent à la poutre confirmant une nouvelle fois tout son talent à tout juste 16 ans.
Chez les féminines, Coline Devillard remporte le bronze au saut de cheval réussissant à se remobiliser après sa pose de main la veille lors des qualifications sur son premier saut, une lune vrille et demi. Avec deux sauts maîtrisés mais une note de difficulté un peu plus faible par rapport à ses principales concurrentes pour la médaille sur son deuxième saut (yurchenko vrille), elle accompagne la mexicaine Alexa Morena et l’australienne Georgia Godwin sur le podium. Une mise en bouche avant les championnats du monde dans deux semaines, où elle devrait présenter la double vrille en second saut.
Du côté des masculins, Benjamin Osberger était le premier à s’élancer pour la France dans cette belle après-midi de finale. Au sol, il a une nouvelle fois imposé son style de gymnastique. Fluide, propre, élégant, tout en allant chercher les réceptions pour en piler plusieurs. Il termine deuxième à 0,050 point du japonais Koga Hiramatsu qui remporte l’or.
Sa finale sol terminée, le Français a enchaîné avec les arçons. Un agrès où la concurrence était extrêmement rude avec notamment les mastodontes Max Whitlock (GBR) et Rhys Mc Clenaghan (IRL). Il termine finalement 4ème avec la note de 14,350. L’or revient à Max Whitlock (15,450), l’argent à Rhys Mc Clenaghan (15,100) et le bronze à Edoardo De Rosa (15,000). Une édition parisienne qui permet une nouvelle fois à l’Alsacien de faire partie des plus grands.
Aux anneaux, Samir Aït Saïd, qui revenait d’une longue période d’absence après une lourde déchirure au biceps contractée en finale des Jeux Olympiques de Tokyo, termine au pied du podium. Victime de perte de repères dans l’espace comme l’a révélée L’Equipe dans son édition de samedi, le spécialiste français des anneaux a réalisé un mouvement maîtrisé mais manque finalement le podium pour 0,2 points. L’or revient au britannique Courtney Tulloch et à l’italien Salvatore Maresca, ex-aequo avec la note de 14,700. L’Italien qui a profité de la remise des médailles pour faire sa demande en mariage à sa petite amie. Un moment chargé de tendresse. Le bronze revient à l’autrichien Vinzenz Hoeck (14,650). Egalement aligné sur cette finale, Cameron-Lie Bernard, qui disputait sa première finale à cet agrès, termine 8ème au terme d’un passage maîtrisé, mais avec une note de départ plus basse que ses concurrents ce qui lui permettait difficilement d’aller chercher la médaille. Mais la touche de Danny Pinheiro Rodrigues, ancien médaillé international aux anneaux désormais entraîneur, lui a permis de proposer un très bon mouvement.
Cameron-Lie Bernard qu’on a ensuite retrouvé quelques instants plus tard aux barres parallèles, son agrès de spécialité. Premier avant le 7ème passage, le Français termine troisième (14,600), à 0,05 points de la médaille d’argent remportée par l’australien Mitchell Morgans. L’or revient sans surprise à l’allemand Lukas Dauser, indétrônable (15,250). Une médaille de bronze qui permet au Sottevillais de confirmer son statut de spécialiste à cet agrès et qui le classe une nouvelle fois parmi les meilleurs. Egalement aligné sur cette finale, Léo Saladino chute en milieu de passage et termine huitième (13,150).
Léo Saladino qui, quelques instants plus tôt, était allé chercher l’argent au saut avec une moyenne de 14,250, retrouvant ainsi le chemin des podiums à cet agrès à l’international, engrangeant par la même occasion une bonne dose de confiance à deux semaines des championnats du monde d’Anvers, compétition qualificative pour les Jeux de Paris 2024. Un Bercy qui a souri aux Bleus et qui permet d’entamer l’ultime phase de préparation pour les Mondes fatigués mais revigorés par les médailles.
Revivez le fil de la compétition et les vidéos des passages ici.
Les résultats
Finale saut F
Finale barres asymétriques
Finale poutre
Finale sol F
Finale sol H
Finale arçons
Finale anneaux
Finale saut
Finale barres parallèles
Finale barre fixe
