En course pour le poste de généraliste pour les Jeux Olympiques de Rio, Guillaume Augugliaro, remplaçant lors des Europe de Berne, prépare les championnats de France, étape décisive avant le Brésil. Avec un nouveau mouvement de spécialiste aux arçons, le pensionnaire de l’INSEP met toutes ses chances de son côté pour s’assurer une place aux Jeux. Entretien.
Gym and news : Guillaume, comment en-êtes-vous venu à faire de la gym ? Et quel a été votre parcours jusqu’à votre entrée à l’INSEP, en 2014 ?
Guillaume Augugliaro : J’ai commencé la gym à l’âge de 7 ans, à Pierrelatte. Ce sont mes parents qui ont décidé de m’inscrire à la gym pour canaliser mon énergie. À 14 ans, je suis allé au Pôle d’Antibes mais je n’y suis resté qu’un an car ça ne me correspondait pas trop à l’époque. Je suis donc retourné à Pierrelatte mais je me suis rapidement blessé, à la main. À cette période, je concentrais alors l’essentiel de mon travail sur le bas du corps et je me suis blessé au genou. Entre 2006 et 2007, entre les mains et le genou, je ne pouvais plus rien faire. Cette période a été un peu difficile mais j’ai ensuite eu la gnaque pour rebondir. En 2008, quand j’ai pu reprendre l’entraînement, je suis allé au Pôle Espoir d’Avignon puis j’ai rejoint le Pôle d’Antibes où cette fois-ci tout s’est très bien passé. J’ai ensuite intégré l’INSEP en octobre 2014 et je m’y sens très bien.
Vous êtes actuellement en pleine préparation des championnats de France, étape essentielle avant Rio, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?
Je suis concentré sur mon travail. Après avoir terminé deux fois deuxième, le titre est pour moi cette année (rires). Je travaille beaucoup les arçons car je vais essayer de présenter un nouveau mouvement avec une note de départ d’un spécialiste (6,9), ça pourra me servir à augmenter mon total de points au général. J’ai encore un peu de travail mais c’est de mieux en mieux. Normalement je devrais être prêt pour pouvoir le mettre aux France.
Que pensez-vous pouvoir apporter à l’équipe de France ?
Ma stabilité peut être un plus pour l’équipe. Et puis j’ai des notes de départ assez élevées sur plusieurs agrès donc ça peut être un plus. Comme je l’ai dit, il y a les arçons, mais il y aussi les barres parallèles où ma note de départ est pas mal, les anneaux. À la fixe, je peux apporter ma stabilité. Par exemple, lors du match face au Pays-Bas, j’ai eu la meilleure note à la fixe.
Quels sont vos points forts ?
Ma détermination, ma force et ma souplesse.
Et vos points faibles ?
Mon impatience, je veux que les choses aillent vite, et mes jambes. À cause de mes blessures, je suis fragile aux niveaux des jambes.
Vous n’avez pas été épargné par les blessures, comment trouvez-vous la force pour rebondir à chaque fois ?
Je suis quelqu’un de très déterminé. Et puis j’ai ce rêve de participer aux Jeux Olympiques donc ça donne encore plus la gnaque. Par exemple, l’année dernière j’ai eu une hernie discale en début de saison. J’avais une grosse faiblesse dans tout le bras droit donc c’était très compliqué pour moi de m’entraîner. Pendant plus d’un mois, je ne pouvais plus rien faire. Et malgré cela, j’ai réussi à être vice-champion de France quelques mois plus tard.
Vous faisiez partie de l’équipe qui a disputé les Test Event en avril dernier, comment la compétition s’est-elle passée pour vous ?
C’était très stressant ! Mais du coup, j’ai gagné en sérénité. Malgré l’enjeu, j’ai réussi à être stable donc c’est un bon point pour moi. J’ai commis quelques erreurs notamment aux barres parallèles, à la fixe et au sol mais sinon j’ai été assez solide dans l’ensemble. A force de faire des compétitions, j’arrive de mieux en mieux à gérer la pression.
Comment se passent les entraînements avec Thomas Bouhail ?
Très bien. Pendant les championnats d’Europe, c’est lui qui a pris le relais à l’INSEP pour les entraînements car Denis Charlieux était à Berne. Tout s’est très bien passé. Il très axé sur la technique.
En dehors de la gym, que faites-vous ?
Cette année, je me suis consacré à la gym. J’étais en troisième année de licence Management du sport mais la formation était mal aménagée donc je n’avais pas le temps de m’entraîner. J’ai donc arrêté pour me consacrer à mes entraînements. Et je suis dans l’attente de la signature d’un contrat d’insertion mis en place avec le gouvernement pour entrer dans la police. Si ce contrat d’insertion se signe, je pourrai démarrer en septembre et en parallèle, je pourrai continuer à m’entraîner.
Après Rio, comment voyez-vous les choses ?
Je partirai pour un nouveau cycle olympique. Si je ne suis pas du voyage à Rio, j’espère être de celui pour Tokyo !
Propos recueillis par C. L. pour Gym and news
Guillaume Augugliaro vient de lancer une campagne de sponsoring avec Powerade dans le but de récolter des fonds afin de l’aider dans sa préparation olympique. Pour le soutenir, c’est ici