
Il visait une qualification en finale à la barre fixe mais ses championnats du monde se seront finalement terminés plus vite que prévu à cause de deux chutes le privant ainsi du Top 8. Edgar Boulet, l’un des six masculins français engagés à Montréal, revient sur sa compétition. Avec toute la spontanéité qu’on lui connaît. Le tout sans langue de bois.
Gym and News : Edgar, pas trop déçu de sortir si tôt de la compétition ?
Edgar Boulet : Si, forcément, il y a de la déception. Mais je suis surtout déçu que le travail n’ait pas payé car la finale était à portée de main. Mais il faut que je reste positif et ça finira par payer.
Comment expliques-tu tes deux chutes ? Erreur technique ? Ou tu ne les expliques pas ?
Pour ma première chute, je ne me l’explique pas trop. J’étais bien “en patate” mais ça faisait malheureusement partie des jours où ça ne marche pas. Ce sont des choses qui arrivent. On n’est pas des robots et chuter fait partie du jeu. Il faut en tirer des leçons. Quant à la deuxième chute, j’ai glissé à la rattrape. Mais de toute manière après la première chute, j’ai compris que ce serait impossible d’atteindre la finale. Donc pas de regret pour la deuxième chute.
Lorsque tu fais ta première chute, qu’est-ce que tu te dis à ce moment là ?
Lorsque je me suis vu par terre, je me suis dit que la compétition à la barre fixe s’arrêtait là pour moi. Alors ça fait mal mais je me suis dit que j’avais un mouvement à finir, qu’il fallait continuer et que je n’avais plus rien à perdre. Mais quand je suis tombé pour la première fois, il y a tout qui s’écroule en même temps ! C’est un peu compliqué et dur à encaisser mais ce sont des choses qui font partie du sport et il faut que j’arrive à redresser la barre pour continuer à travailler car l’aventure de ces championnats s’est certes arrêtée là mais l’aventure de la gymnastique ne s’est pas arrêtée là. Il est donc important que je me remobilise pour continuer à bien m’entraîner.
Physiquement, cette compétition n’a pas laissé trop de traces ? Pas de blessure ?
Non, pas de blessure, je ne me suis pas fait mal. C’est le point positif de la compétition car c’est important de rester en bonne santé pour continuer à travailler. On ne joue pas notre vie sur cette compétition là donc c’est important de rester en bonne santé pour la suite.
Au lendemain de tes qualifications, quel bilan tires-tu de tes premiers championnats du monde ?
Un bilan frustrant et décevant car je n’ai pas atteint la finale alors que c’était clairement à ma portée. Je pense que j’étais encore un peu en-dessous pour espérer une médaille, ça c’est clair et net. J’ai besoin d’augmenter mon niveau de départ mais c’est un bilan forcément décevant car je n’ai pas réussi à faire ce que je voulais faire. Tout cela fait que le bilan que j’en tire est cohérent avec ce que j’ai fait et avec ce que l’on peut penser de ma prestation. Maintenant, à moi de continuer à garder la tête haute.
Tu étais également aligné au sol, quel bilan tires-tu ?
Au sol, bilan positif car mouvement réussi mais pas assez fin pour accrocher la finale. La finale était assez dure à atteindre mais il m’était possible d’accrocher le wagon des dix ou douze premiers. Mais pas de regret… Le travail a été fait et puis l’objectif principal restait la barre fixe. Au sol, je suis encore un peu en-dessous en terme de niveau donc il faut que je continue à augmenter mon contenu pour espérer entrer en finale.
Comment qualifierais-tu cette première expérience mondiale ?
Plusieurs façons de la qualifier. Faire les championnats du monde reste un rêve devenu réalité car je rêvais de participer à ce genre de compétition. Quand j’étais gamin je regardais ces compétitions-là et je disais que je voulais faire pareil ! Aujourd’hui, je me retrouve dans la cour des grands donc c’est forcément positif. Après encore un fois, j’en tire également un bilan négatif car je n’ai pas atteint la finale et parce que le mouvement que j’avais prévu de faire n’est pas passé. Malgré tout, cela reste une très bonne expérience car, mine de rien, avoir la chance de participer à des championnats du monde, ce n’est pas donné à tout le monde ! J’en suis donc très reconnaissant et j’ai hâte de profiter de nouvelles expériences comme celle-ci.
Dans quel état d’esprit étais-tu avant la compétition ?
Avant la compète, j’étais dans un état d’esprit de guerrier, prêt à aller au combat. Prêt à tout donner. Je n’avais qu’une seule envie, qu’une seule motivation, c’était de faire mon travail et surtout le faire du mieux que je pouvais. Malheureusement, ce n’est pas passé pour cette fois mais mon état d’esprit était très positif.
Comment as-tu géré la pression ?
Je n’étais pas spécialement stressé. J’étais surtout motivé et excité de participer à ces Mondiaux donc on ne peut pas parler de pression. J’étais vraiment dans un état d’esprit motivé et déterminé et je pense que c’est le plus important.
Maintenant quel est le programme pour ces prochains jours?
Je n’ai pas perdu de temps ! Je suis retourné à l’entraînement directement après la compétition, dès le lendemain matin. L’après-midi a été un peu plus tranquille. Demain, on réattaque les entraînements comme d’habitude. Prochaine compétition pour moi, une compétition en Allemagne, en Bundesliga, dans deux semaines. Je dois garder le cap et continuer à m’entraîner sérieusement pour rester concentré sur mes mouvements.
Un petit pronostic pour la finale ?
Hummm…. Etant copain avec lui et toujours fan de lui, je dirais Epke Zonderland sur la première marche et sur les deux autres places du podium, je mettrais le Japonais Hidetaka Myachi et le Suisse Pablo Braegger.
Propos recueillis par Charlotte Laroche pour Gym and News