Elle était l’espoir de la gymnastique française pendant le cycle olympique 2008-2012. Doriane Thobie a beaucoup fait parler d’elle, notamment grâce à son incroyable niveau à un si jeune âge. Elle a eu une carrière gymnique bien remplie et son palmarès au niveau national le confirme : championne de France avenir, championne de France Espoir, championne de France junior et de nombreux autres titres et médailles au niveau national. Elle a également participé à de nombreuses compétitions internationales dont les championnats d’Europe junior à Birmingham en 2010, Festival Olympique de la Jeunesse (FOJE) à Trabzon en 2011 et à un nombre important de matchs internationaux.
À l’été 2011, Doriane intègre l’INSEP, juste après sa participation au FOJE afin de rejoindre le collectif France à l’INSEP pour la préparation de l’année olympique. Malheureusement, elle se blesse le 31 décembre 2011 lors d’un entraînement à la poutre : fractures des 4 métatarses avec luxation. Cette blessure mettra fin à son rêve olympique.
Doriane décide de mettre un terme à sa carrière de gymnaste de haut-niveau en juin 2012 et retourne vivre au Mans avec sa famille. Elle reprend la gymnastique pour la saison 2012-2013 avec son 1er club de l’Union Sarthoise. Une fois son bac en poche, elle déménage à Saint-Etienne où elle suit un DUPPS (diplôme préparatoire universitaire aux professions de la santé). Elle reprend également la gymnastique au club de l’Indépendante Stéphanoise. En 2017, après la victoire de l’Indépendante Stéphanoise lors du Top12, Doriane met définitivement fin à sa carrière de gymnaste. Elle reste néanmoins à Saint Etienne où elle valide son BPJEPS, ainsi que son diplôme d’auxiliaire puéricultrice.
Durant ses études, Doriane a effectué plusieurs stages : en maternité, pédiatrie, crèche et MECS (Maison d’Enfant à Caractère Social, NDLR). À la fin de son diplôme, elle a travaillé pendant 7 mois dans une pouponnière (enfants placés de 6 mois à 3 ans). Une fois son diplôme en poche, Doriane en a profité pour voyager à travers le monde durant environ 4 mois. Elle est allée à Rome, Istanbul, au Brésil, en Jordanie, avant de s’envoler pour 2 mois au Portugal chez son petit ami qui est étudiant en kiné à Porto.
Depuis, le 4 décembre 2019, Doriane travaille dans une crèche au Mans où elle s’épanouit de jour en jour. Prenons de se nouvelles en ces temps de crise sanitaire. L’occasion également de revenir sur les grandes étapes de sa carrière.
Gym and News : Doriane, comment s’est passé ton confinement ?
Doriane Thobie : Mon confinement s’est bien passé. Je travaillais 2 à 3 jours par semaine à la crèche qui était ouverte afin d’accueillir les enfants des soignants. Le temps passait vite et je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer. Quand je ne travaillais pas, j’aidais mes parents à la maison, je dessinais, et je faisais également la cuisine. Je profitais également de cette période un peu particulière pour faire du sport.
As-tu encore des contacts avec des filles que tu as côtoyé pendant ta carrière ?
Je suis restée en contact avec les Charpy, Camille Coudret, Bérénice Boulandet, Maëlys Plessis que je vois régulièrement au Mans, et Julie Marques (ancienne GR de l’INSEP). Je discute également avec d’autres de mes anciennes coéquipières via les réseaux sociaux notamment, et j’ai l’occasion d’en retrouver certaines quand je me rends au Camp gym à Pertuis ou sur des compétitions en France.
Quelle a été ta compétition préférée ?
Au niveau national, la compétition où j’ai pris le plus de plaisir a été la finale du TOP12 en 2017 avec l’Indépendante Stéphanoise. Il s’agissait de la dernière compétition de ma carrière et finir sur un titre de Championne de France par équipe avec toutes mes copines était super ! Au niveau international, je retiendrais ma finale sol lors des Championnats d’Europe Junior à Birmingham en 2010.
Est-ce que tu as encore des séquelles physiques suite à ta carrière gymnique ?
J’ai de la chance de ne pas avoir trop de séquelles physiques. Mon pied est encore douloureux à la suite de mes fractures aux métatarses, mais cela ne me gêne pas plus que ça. Sinon, j’ai encore quelques douleurs aux omoplates, mais rien de trop handicapant.
Est-ce que la gymnastique te manque ?
La pratique de la gym ne me manque pas. Néanmoins, quand j’en ai l’occasion, j’aime bien aller au Trampo Park avec mes amis pour m’amuser. Sinon, je suis encore l’actualité gymnique et je prends toujours autant de plaisir à regarder des vidéos de compétitions internationales.
Un regret ?
Mon seul regret est d’avoir quitté Saint-Etienne en 2011 pour rejoindre l’INSEP, notamment d’avoir quitté mes entraîneurs et partenaires d’entraînement avec qui je m’entraînais depuis longtemps et qui me connaissaient très bien, mais également pour le suivi qui était, selon moi, plus présent et plus important à Saint-Etienne. Les entraîneurs m’écoutaient plus à Saint-Etienne, surement parce qu’ils me connaissaient mieux. Ils me faisaient aussi plus confiance quand je leur disais quelque chose. Par exemple, à l’INSEP, le jour où je me suis blessée au pied, nous avions fait 4 heures d’entraînements et de complets par équipe pour se préparer au Test Event de Londres. J’avais eu quelques difficultés avec mon complet poutre ce jour-là, et les entraîneurs m’ont demandé de refaire des complets à la fin de l’entrainement. Je leur ai fait part de ma fatigue et de mes douleurs musculaires, mais personne ne m’a écouté. C’est dommage, car je pense que ma blessure aurait pu être évitée si on m’avait écouté. Mais mis à part ce regret, je suis très fière de mon parcours et de tout ce que j’ai accompli pendant ma carrière de gymnaste.
Que retiens-tu de toutes ces années ?
Je retiens toutes les superbes rencontres que j’ai pu faire. Je me suis fait de très bonnes amies durant toutes ces années avec qui je suis encore régulièrement en contact. Je retiens aussi les nombreux voyages à travers le monde, que ce soit pour des stages ou compétitions.
As-tu un conseil à donner pour les jeunes gymnastes ?
Si tu as un objectif ou un projet, lances-toi pour ne rien regretter.
Par A.K
Un grand merci à Doriane pour sa disponibilité et pour sa bonne humeur