
Il a marqué l’histoire de la gymnastique française, européenne et mondiale mais depuis son arrêt du haut-niveau, en 2009, se fait particulièrement discret. Que devient Dimitri Karbanenko ? Quel regard porte-t-il sur la gym d’aujourd’hui ? Il donne de ses nouvelles dans une interview exclusive.
Il y a des gymnastes qui marquent l’histoire de leur pays. Même des années après, génération après génération, certains noms, certaines histoires restent dans les mémoires. Dimitri Karbanenko, le gymnaste né en Russie et naturalisé français en 1996 qui a participé à trois Jeux Olympiques (Sydney en 2000, Athènes en 2004 et Pékin en 2008), fait partie de ceux-là. Mais depuis son arrêt du haut-niveau, en 2009, le multiple médaillé européen est sorti des radars médiatiques. Aujourd’hui, il partage son temps entre la France et la Russie pour “les affaires”. Il n’en dira pas plus. La gym ? Elle n’occupe plus qu’une toute petite partie de sa vie. Entraîner en France, il aimerait bien. Il ne s’en est jamais caché. Mais pas pour n’importe quoi et sous certaines conditions. “Si quelqu’un à un projet intéressant à me proposer, un projet constructif sur le long terme, je ne ferme pas la porte mais les Français m’évitent. Et certains disent même que je suis trop cher pour entraîner ici…”, ironise-t-il avec son franc parler.
Il y a une nation en revanche qui depuis quelques années fait appel à ses services. Il s’agit du Japon. “J’en reviens d’ailleurs, j’étais présent à l’occasion d’un stage avec l’équipe junior. Je suis leur conseiller technique et je m’adapte à leur façon de travailler”, explique-t-il avant d’ajouter :”Au Japon, il travaille intelligemment. Ils sont à la pointe de la technique avec une prépa sur une piste de tumbling, au trampoline, sur vidéo, etc. Et ils ont une discipline qu’on ne retrouve plus suffisamment en France.”
Un manque de discipline que l’ancien champion, aujourd’hui âgé de 43 ans, avait d’ailleurs remarqué à son arrivée en France, à la fin des années 90, lorsqu’il avait fait le choix de quitter la Russie pour rejoindre sa femme, une Française, qui décédera malheureusement en 1999 quelques jours après avoir mis au monde leur premier enfant. “Quand je suis arrivé au Pôle d’Antibes, j’ai été surpris. Je ne comprenais pas trop leur manière de travailler, c’était un peu comme s’il ne fallait pas aller trop vite le matin, ni trop vite l’après-midi. C’était l’hôtel 4 étoiles pour moi“, se souvient-il. Or pour lui, travailler sous pression et avec de la discipline permet le dépassement de soi et surtout de forger son mental. “En 92, la France n’était pas aux Jeux. En 96, ils s’étaient qualifiés en dernière position. Puis après, on a commencé à faire partie des huit meilleures nations au monde. Le mental, ça se travaille au quotidien et surtout ça se travaille à l’entraînement. Ce qui manque en France, c’est vraiment la discipline. La gym est un sport où la discipline est encore plus importante qu’ailleurs. Au Japon, on retrouve ce côté disciplinaire et regardez où ils en sont aujourd’hui !”, lance-t-il.
“En France, on a des gyms talentueux mais qui ne savent pas tout le temps vers quelle direction aller. Le staff devrait être plus rigoureux. La génération actuelle n’est pas assez costaud mentalement alors que pourtant ils ont le talent. A notre époque, on était peut-être moins talentueux mais on était beaucoup plus costaud mentalement. C’est ce qui faisait la différence. La preuve, on est allé chercher la médaille d’or par équipes aux championnats d’Europe en 1998 et le bronze en 2004″, analyse-t-il.
Lorsqu’il pratiquait, Dimitri Karbanenko soignait son hygiène de vie, son alimentation, ne se couchait jamais tard et débutait toujours ses entraînements de la même manière. “Il faut prendre son temps pour l’échauffement, pour les étirements, il faut travailler les bases tous les jours. Tout cela prend du temps et demande également un gros travail sur soi-même. Il faut passer par là, tous les jours, et le faire avec sérieux afin d’apprendre à gérer son corps. Il ne faut pas oublier qu’en gym notre corps est notre outil de travail.”
Aujourd’hui, celui qui dès sa naturalisation a permis à la France de briller sur la scène internationale avec son titre de vice-champion du monde au sol, en 1997, et celui de vice-champion d’Europe au général, en 1998, n’a gardé que très peu de contacts avec le milieu gymnique français. A part quelques personnes dont un qui est resté un ami très proche. Un qui comme lui n’a jamais eu sa langue dans sa poche et qui comme lui a brillé sur la scène internationale. Il s’agit d’Eric Poujade. “On s’appelle très régulièrement. Lorsque je suis arrivé en France, il m’a beaucoup aidé, ça ne s’oublie pas”, sourit-il avant de conclure : “Et puis on a tellement rigolé à l’entraînement avec les gars, on savait faire la part des choses entre les rigolades et le travail. J’ai plein de très bons souvenirs.”
Charlotte Laroche pour Gym and News
Content d’avoir eu des nouvelles de se talentueux gymnaste, je me demande tout de même bien qu’elles sont “les affaires” évoqué au début du textes. Il est vrai qu’en France on a toujours eu un train de retard comparé au autres (Russie, Japon etc.) La gym Française a commencé a décollé à l’époque de Willy Moy, Henri Boerio (notamment grasse à sa médaille a la bar fixe), Forbach, Montceau les mines on joué un grand rôle a l’époque ! Il serait peut être temps d’aller cherché les bon entraineur la ou ils sont ! Je pense que Dimitri Karbanenko (et bien d’autres) pourrait vraiment nous être utile ! Je suis assez d’accord sur le faite que la plus part des clubs manque un peux de rigueur, mais il est vrai qu’on ne les aides pas beaucoup non plus, ainsi que les gymnastes de haut niveau, il est intolérable de devoir faire appel au dons pour entrer dans un pole alors si les performances du gymnaste sont présentes. Je pense que Dimitri Karbanenko serait bien plus utiles a entrainer ici qu’au Japon, enfin bref ces un long débat tout sa. Je remercie se forum pour avoir réussi a interviewé se gymnaste et ainsi pour toutes les nouvelles qu’il nous apportent.
Euh Valentin tu es fâché avec l’orthographe ? À moins que ce soit elle qui soit fâchée avec toi !
Le mentale ? Où comment montrer aux jeunes la loi du plus fort par les muscles.
Il y a des coups de pied au cul qui se perdent. Le Poujade et le Dimitri se croyaient plus fort et se permettaient des réflexions sur des jeunes de 10-12ans tout en faisant rire les entraîneurs nationaux. Ces mêmes personnes avec les salaires des footballeurs seraient encore plus hautains que des Zaltan ou Benzenma.
Bref merci pour son analyse.
Bien à lui
Un exemple de réussite tant sur le comportement sur les plateaux de compétitions qu’à l’entraînement; Yan Cucherat.
Voilà une personne que je mets sur un piédestal.
Bravo à lui pour sa carrière.