Dimitri Florent, l’acrobate aux belles valeurs

Il a représenté la France lors du Festival Olympique de la Jeunesse en juillet dernier en Hongrie remplissant ainsi  brillamment son objectif de la saison. Pensionnaire du CREPS de Bourges, Dimitri Florent est l’un des meilleurs généralistes juniors du moment. Mais qui est-il ? Quelles sont ses forces ? Ses points faibles ? Et quels sont ses objectifs ? Partons à sa découverte.

Dimitri Florent fait son petit bonhomme de chemin progressivement. Tranquillement. A son rythme. Sans faire de bruit. Médaillé de bronze au général dans la catégorie junior aux derniers championnats de France, le gymnaste de 17 ans a toujours baigné dans la gym. “Dès que j’ai su marcher, j’ai commencé la gym, sourit-il. Mes parents étant entraîneurs, j’ai toujours passé beaucoup de temps dans un gymnase et j’ai tout de suite aimé la variété que permet la gym. Il y a toujours quelque chose à apprendre !” Des débuts qu’il a effectué à Roncq, dans la banlieue de Lille avant d’intégrer le Pôle de La Madeleine à son entrée en Sixième. “J’y ai passé deux ans puis mes parents ont déménagé à Agen et je les ai suivis et j’ai décidé de faire un break avec le haut-niveau”, confie-t-il. Une année pendant laquelle, il continue néanmoins de s’entraîner malgré tout au sein du nouveau club de ses parents, les Patriotes agenais. “Puis le haut-niveau m’a finalement manqué et j’ai intégré le CREPS de Bourges à mon entrée en Troisième, en 2014”, explique-t-il. Un arrêt d’un an qui n’a pas été sans conséquences… “La reprise a été compliquée surtout physiquement. Même si mon arrêt n’a duré qu’un an, c’était dur ! Mentalement aussi, c’était assez compliqué car j’étais loin de ma famille. J’ai mis du temps à m’adapter“, ajoute-t-il. Des débuts éprouvants marqués par quelques blessures. Le corps devait apprendre à se familiariser à nouveau avec toutes les heures d’entraînements. Mais malgré les blessures, il parvient tout de même à décrocher sa première sélection en équipe de France dans le cadre d’un tournoi organisé à Liberec, en République Tchèque. Nous sommes en 2015.

Deux ans plus tard et après plusieurs nouvelles sélections en équipe de France, le pensionnaire du CREPS de Bourges parvient à se qualifier pour le FOJE. L’un de ses objectifs gymniques. “Cette saison, Dimitri avait deux objectifs, éclaire son entraîneur Mathieu Tixier. Faire des bons championnats de France et se qualifier pour le FOJE. Il a rempli ses deux objectifs. Mais y participer c’est bien… mais y être bon c’était autre chose ! Et il a rempli ce troisième objectif ! Alors je le félicite vraiment. Le travail a payé.

IMG_2880

De son côté, Dimitri, travailleur acharné, tire également un très bon bilan de son voyage en Hongrie. “La préparation a été longue avec deux grosses semaines de stages intensives à Lyon avec le collectif senior mais tout s’est très bien passé. Au FOJE, j’ai réussi à reproduire ce que je savais faire à l’entraînement et ça m’a souri“, analyse-t-il. Une entrée en lice réussie et également très encourageante puisqu’il termine dans le Top 20 aux qualifications et décroche ainsi son ticket pour la finale du concours général  En finale, il gomme certaines petites erreurs commises pendant les qualifications, est allé chercher tous les détails et se classe à une belle onzième place ! Une très belle performance pour sa première grosse sortie internationale. “J’ai fait un super match, o chute et j’étais à 2 dixièmes du Top 10. Je suis super content, je ne m’y attendais pas !”, complète-t-il.

Un Top 10 mérité et approché grâce à une grande qualité de travail. “Dimitri est un grand travailleur. Il ne rechigne jamais à l’entraînement et il fait preuve de beaucoup d’abnégation. Il est comme moi et c’est pour ça que notre duo fonctionne bien”, analyse Mathieu Tixier avant d’ajouter : “Et Dimitri a aussi de très belles valeurs. Il est très gentil, respectueux et bien élevé. Ce sont des valeurs essentielles qui lui permette d’être bon à l’entraînement. J’aime vraiment beaucoup ce gamin et on fait du bon travail ensemble.”

D’un point de vue gymnique, Dimitri, qui a un profil de généraliste avec le sol et le saut pour agrès forts, a également de réelles qualités acrobatiques. “Un point fort qui lui permet d’ailleurs de se sortir de certaines situations parfois”, sourit son entraîneur. “C’est vrai que je me repère bien dans l’espace, complète le gymnaste de 17 ans, et puis j’ai aussi cette capacité d’apprendre vite de nouveaux éléments.” “Mais je m’agace vite aussi. C’est mon point faible”, avoue-t-il.

BA2I5078

Après cette belle saison 2016-2017, Dimitri se projette désormais vers de nouveaux objectifs avec les championnats d’Europe junior 2018 en ligne de mire. “A moyen terme, j’aimerais également passer le cap junior/senior sans trop d’encombres en parvenant à me démarquer dès le début comme certains ont réussi à le faire. Et à long terme, mon objectif est de participer aux Jeux Olympiques, en 2024. Ce serait mon rêve”, lance-t-il.  Mais la route est encore longue et le pensionnaire du CREPS de Bourges le sait. Il ne veut pas brûler les étapes et se concentre sur chaque nouvelle échéance qui se présente à lui. Quant à son entraîneur, pour lui, Dimitri peut avoir une belle carrière. “Mais il faudrait que sa peur de gagner disparaisse, temporise-t-il. Car parfois, à trop vouloir bien faire, il arrive qu’il passe à côté de certaines choses parfois. Il travaille beaucoup sur ça, c’est de mieux en mieux, mais il faut qu’il continue.” Une peur de gagner qui se gommera à coups sûrs avec le temps et l’expérience… et qui lui permettra, qui sait, de devenir un des grands noms de la gymnastique masculine française. C’est tout le bonheur qu’on peut lui souhaiter !

Charlotte Laroche par Gym and News

Article précédentJulia Forestier : “Je ne pensais pas que ma blessure allait durer si longtemps”
Article suivantSoeur de coeur : l’interview croisée de Louise Vanhille et Grâce Charpy

LAISSER UN COMMENTAIRE

Merci d'inscrire votre commentaire !
Merci d'indiquer votre nom