Des espoirs français et des nations montantes : retour sur les Championnats du monde de GR à Sofia

La Bulgarie a accueilli du 14 au 18 septembre dernier les Championnats du monde de gymnastique rythmique réunissant des athlètes venues de plus de soixante pays différents.

Hélène Karbanov. Photo d’archives Annie Photographies

L’absence des Russes et des Biélorusses, causée par le conflit russo-ukrainien, a laissé augurer des podiums inédits, notamment en individuel. Une occasion pour les Françaises de s’exprimer dans la compétition. Cependant, malgré des prestations honorables, les gymnastes individuelles Hélène Karbanov (pôle de Calais) et Maëlle Millet (pôle de Montpellier) n’ont pas su se frayer une place en finale, finissant respectivement 22e et 26e des qualifications.

La Calaisienne a pourtant excellé au cerceau en décrochant la douzième meilleure note (30.400), ce qui aurait pu lui permettre de faire partie des dix-huit finalistes. Mais les erreurs techniques des Françaises leur ont coûté les finales individuelles pourtant accessibles. Il est toutefois important de souligner la recherche artistique de leurs enchaînements devenue une denrée rare dans les programmes actuels.

C’est ainsi que des gymnastes aux choix plus stratégiques se sont imposées lors de ces mondiaux. La compétition a été dominée par l’italienne Sofia Raffaeli remportant le concours général et trois finales par engin, suivie de prêt par l’Allemande Darja Varfolomeev, obtenant quatre médailles. Une performance pour cette nation peu habituée à participer à des finales internationales. La troisième marche du podium individuel a été gravie par Stiliana Nikolova, une jeune bulgare impressionnante par sa rapidité d’exécution, lui offrant trois médailles d’argent aux finales par engin. Remarquons également que Viktoriia Onopriienko, se démarquant par un travail artistique propre à l’Ukraine, est parvenue à se positionner en quatrième position du concours général, une prouesse si on tient compte du contexte géo-politique.

Si on a pu être surpris du classement de l’ensemble italien au concours général (quatrième place), habituellement favori de chaque concours, il a gagné la finale aux cinq cerceaux et a remporté la deuxième place aux ballons/rubans. Inversement, la Bulgarie qui a décroché l’or au concours général, a réalisé deux fautes importantes aux cerceaux la plaçant dernière de la finale. Le nouveau groupe bulgare a tout de même réussi à conserver son titre sur le ballons/rubans. Il faut noter l’inédite deuxième place de l’Israël au concours général et à la finale cerceaux. L’absence de certains pays de l’est a laissé la place à des pays inattendus tels que le Brésil (quatrième à la finale cerceaux), le Mexique (présent sur les deux finales par engin) ou encore le Japon et la Chine (quatrième au ballons/rubans).

Depuis le renouvellement des membres de l’ensemble et de ses entraîneurs, la France s’illustre à l’international proposant des compositions originales, d’une complexité et d’une rapidité technique que nous n’avons jamais connu. Malheureusement, les changements apportés aux enchaînements dernièrement n’ont peut-être pas été assez maîtrisés, ce qui explique les nombreuses imprécisions de l’enchaînement ballons/rubans et leur douzième place. Un résultat plus étonnant pour le programme cerceaux, qu’elles ont réalisé correctement mais, qui ne leur a apporté que la neuvième place, les plaçant aux portes de la finale.

Une compétition aux résultats parfois surprenants, où l’équipe d’Italie s’est imposée sur le concours dans sa globalité (individuelles et ensembles) devançant de loin l’Allemagne et l’Espagne. Cette 39e édition des Championnats du monde laisse présager des résultats français futurs tant en individuel qu’en ensemble, formant un réel espoir pour Paris 2024. 

Par Elisa Cohen 

 

Résultats détaillés ici 

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