De la gymnastique à l’athlétisme, Grâce Charpy en a sous la semelle

Après 11 années passées en équipe de France de gymnastique artistique, Grâce Charpy foule désormais les pistes d’athlétisme au sein du club Coquelicot 42 où elle s’est spécialisée dans le demi-fond. Une discipline dans laquelle elle excelle déjà.

Grâce Charpy n’est pas partie bien loin mais a toutefois fait un beau grand d’écart dans le domaine de la reconversion sportive. À deux pas de la salle de gym du pôle de Saint-Etienne, l’ancienne gymnaste s’épanouit désormais dans une toute autre discipline : l’athlétisme. Demi-fond, cross, course sur piste sur 1 500m, 3 000m ou 5 000m, elle est spécialisée dans les courses de longue distance. Vous ne la verrez donc pas sur un 100m à la Jimmy Vicaut… “Ce n’est pas pour moi le 100m de toute manière (Rires). Ce n’est pas pour ma morphologie, ni pour ma fibre musculaire” , sourit-elle.

Les justaucorps rangés, Grâce Charpy arbore donc une toute nouvelle tenue et ne se sépare désormais jamais de sa paire de basket ! Habituée aux grosses charges d’entraînement, elle s’entraîne moins que lorsqu’elle était gymnaste de haut-niveau, mais avec un volume d’entraînement qui reste toutefois encore particulièrement élevé puisqu’elle s’entraîne 5 fois par semaine avec un entraînement le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi et a également une séance à faire le week-end. Ajouté à cela ses passages à la piscine, ses balades à vélo et ses séances de musculation. Un rythme intense que Grâce encaisse facilement. “Je fais du sport depuis toujours donc ça ne me change pas de ce côté-là. C’est quelque chose qui fait partie de mon quotidien depuis toujours” , explique-t-elle. “Par contre, ce qui me faisait bizarre au début, c’était de courir tous les jours. Car avant de m’inscrire en club et après mon arrêt du haut-niveau, je courais 2-3 fois par semaine mais pas tous les jours.”

Une reconversion inattendue
Mais alors pourquoi l’athlétisme ? Et surtout comment s’est déroulée cette transition insolite ? Elle l’avoue elle-même, Grâce Charpy a souvent joué de malchance. Si elle a porté de nombreuses fois les couleurs de la France lors de grandes compétitions internationales, elle a aussi souvent été remplaçante, restant à plusieurs reprises aux portes de la titularisation pour nombre de prestigieuses compétitions. Malgré tout, elle n’a jamais baissé les bras. Travaillant d’arrache-pied. Toujours. Sans jamais se plaindre. Ni faire du mauvais esprit. Car elle est comme ça Grâce Charpy. Honnête. Battante. Rigoureuse. Véritable “accro au sport“, comme elle le dit-elle même, arrêter la gym était une chose mais ne rien faire était inenvisageable. Car Grâce a cette soif de s’accomplir dans le sport. De s’épanouir dans l’effort.

Pour mieux comprendre son processus de reconversion, un rapide retour en arrière s’impose. En septembre 2019, après 11 années passées en équipe de France, Grâce Charpy, soeur aînée de Lorette, toujours en activité, annonçait mettre un terme à sa carrière internationale afin de se consacrer à ses études de kinésithérapie. Un départ progressif puisqu’elle envisageait toutefois de continuer de s’entraîner, de manière aménagée, au pôle de Saint-Etienne jusqu’à la fin de la saison. Mais le COVID, le départ de son entraîneur à l’Indépendante Stéphanoise et son entrée en 3ème année d’école de kiné la pousseront finalement à arrêter complètement ce sport qui a bercé toute une partie de sa vie.

Au début, la gymnaste retraitée poursuit le sport de son côté. Course à pied, musculation, cross-fit, natation, vélo, elle faisait 1 à 2 séances par jour. Rapidement, elle sent qu’elle progresse en course. “Je courais beaucoup avec ma maman qui a fait de l’athlétisme, et la dernière semaine d’août avant de reprendre les cours, le dimanche plus précisément, mon papa, qui voyait mes progrès, me conseille de  m’inscrire à l’athlé. Je l’ai écouté et ai suivi son conseil. J’ai donc pris contact avec des connaissances que j’avais au sein du club d’athlétisme qui se trouve à côté du pôle, j’ai envoyé quelques messages et j’ai été convoquée pour un test dès le mardi. Depuis je ne me suis pas arrêtée” , sourit-elle.

Une nouvelle aventure commençait donc en ce mois de septembre 2021, au stade Henri Lux, fief du club d’athlétisme Coquelicot 42, à quelques pas de son ancienne salle d’entraînement de gymnastique qu’elle a côtoyée pendant tant d’années. Jamais sans ses baskets, Grâce Charpy se découvre une nouvelle passion et de nouvelles capacités. Deux mois après ses débuts, elle excelle déjà. Première compétition, elle se classe 2ème aux interclubs sur le 3 000m piste en 10’39. Deuxième compétition, elle termine 3e espoir aux régionaux de cross court (4,3km) décrochant ainsi son ticket pour les championnats de France. Des bons chronos qui lui ouvrent en un temps record les portes des championnats de France.

Mais l’étudiante en kiné garde les pieds sur terre et ne s’emballe pas. D’ailleurs quand on lui dit qu’elle a déjà un bon niveau, quelque peu gênée par tant de flatteries, elle botte en touche… “J’ai un bon niveau oui mais tout dépend à qui on compare” , temporise-t-elle. “Car si on compare aux filles qui sont aux championnats de France élite ou en équipe de France, je n’ai pas le niveau.” Certes, mais après seulement deux mois de pratique en club, Grâce Charpy se démarque et ses résultats parlent d’eux-mêmes.

Rigueur et exigence
Et l’avenir ? Quels objectifs se fixe-t-elle ? “Mon objectif est de progresser, de faire des championnats de France, de faire les meilleures performances possibles, d’améliorer mes chronos et de suivre les filles qui sont meilleures que moi à l’entraînement, de m’accrocher et ainsi progresser” , confie-t-elle. Quant à l’équipe de France ? “Je n’y pense pas… Ce n’est pas quelque chose sur lequel je me projette. Premièrement car je débute et puis à la fin de l’année, j’aurais terminé mes études de kiné et j’entrerai dans le monde professionnel donc même si l’athlétisme on peut en faire longtemps, contrairement à la gym, j’aurais toutefois beaucoup plus de contraintes professionnelles à partir de l’année prochaine donc les objectifs ne seront plus les mêmes” , analyse-t-elle pleine de maturité.

Les courses d’élan pour lancer une diagonale au sol ou un yurchenko au saut appartiennent donc désormais au passé, laissant la place à une toute autre forme de course. Une course longue distance, une course au chrono avec cette envie de grappiller toujours un peu plus de secondes et ainsi poursuivre sur cette lancée démarrée brillamment. Si la gym appartient désormais au passé, en revanche, de ses années de gym, il y a des choses qui sont encrées en elle, gardant cette rigueur et cette exigence qui l’accompagnent et la guident depuis tant d’années. Deux traits de caractère qui font partie de son ADN. Deux traits de caractère qui lui permettent aujourd’hui d’exceller dans un tout autre sport et d’écrire une nouvelle page dans sa belle, riche et nouvelle aventure sportive et personnelle.

 

 

 

 

 

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