Spécialiste des arçons, Cyril Tommasone est une des chances de médaille française sur ces Jeux de Rio. Le sociétaire du club de la Convention gymnique de Lyon, aujourd’hui âgé de 29 ans, s’apprête à disputer ses deuxièmes olympiades. Portrait découverte d’un grand travailleur.
D’abord généraliste, Cyril Tommasone s’est au fil des années spécialisé aux arçons. Après avoir débuté la gym à l’âge de 7 ans, à Chassieu, le natif de Villeurbanne montre rapidement de très bonnes dispositions et finit par intégrer le Pôle France de Lyon. Gymnaste longiligne, dynamique et puissant, son physique lui permet de se démarquer au cheval d’arçons mais pas que. Aux championnats de France Elite, il décroche par exemple l’argent au concours général en 2010. Un an plus tard, il décroche l’or, toujours au général. Mais son palmarès ces deux années-là ne s’arrêtent pas là. En 2010, il décroche l’or aux parallèles et au sol. En 2011, il décroche l’or aux arçons et l’argent aux parallèles. Cyril Tommasone domine. Cyril Tommasone se fait un nom ! En France mais aussi à l’étranger. En 2011, il poursuit son ascension et devient alors vice-champion du monde aux arçons à Tokyo et vice-champion d’Europe toujours aux arçons, à Berlin.
Mais le protégé d’Anatoli Vorontzov a le corps qui commence à souffrir. “Après quelques pépins physiques (il a été opéré de l’épaule et du coude, NDLR), Cyril, d’abord généraliste avant d’être spécialiste, a dû commencer à lever le pied sur certains agrès,” explique Yann Cucherat, son ancien coéquipier. Sa spécialisation aux arçons se fait donc de manière assez logique. Surtout après ses deux médailles d’argent aux championnats du monde et championnats d’Europe. Mais Cyril Tommasone change alors de statut et devient attendu sur les grandes compétitions…
Aux Jeux de Londres, en 2012, il ne termine finalement qu’à la cinquième place. Les années suivantes, lors de ses grandes sorties internationales, il passe haut la main l’étape des qualifications mais manque ensuite ses finales avec un compteur de médailles qui stagne. “Plusieurs paramètres peuvent expliquer cela, analyse Yann Cucherat. Tout d’abord, il y a le facteur psychologique avec une pression beaucoup plus forte en finale. Cyril est quelqu’un qui se met beaucoup la pression. Mais ce n’est pas la seule raison. Il faut savoir que le cheval d’arçons est un agrès très difficile, très exigeant ou la moins petite erreur coûte très chère. Jusqu’au dernier élément, il y a un risque de chute. Encore plus que sur certains agrès. Et le niveau est tellement élevé sur cet agrès qu’il est obligé de prendre des risques. Il a un mouvement qui lui permet d’être dans les cinq meilleurs donc si tout passe, il peut faire quelque chose de bien.”
Sur ces Jeux de Rio, Cyril Tommasone va donc tenter d’aller chercher cette médaille olympique qui lui fait de l’oeil depuis tant d’années. Il a tout fait pour aller chercher en tous les cas. “Cyril est un vrai besogneux. Il travaille beaucoup et quand il se fixe un objectif, il met tout en place pour l’atteindre. A l’époque, lorsque je m’entraînais encore avec lui, c’était celui qui restait le plus longtemps à la salle. Il doit beaucoup répéter pour parvenir à se mettre en confiance et afin d’être dans une situation confortable”, confie Yann Cucherat avant d’ajouter : “Mais Cyril a aussi besoin d’avoir ses repères. Dès qu’il sort un peu de son cocon, il peut se mette à râler (Rires). Mais à côté de ça, c’est quelqu’un qui est très agréable à vivre, qui est de très bonne composition et qui porte un regard bienveillant sur les autres. Et puis c’est un vrai bout-en-train !”
Après avoir fait ses premières armes à Londres, en 2012, Cyril Tommasone est aujourd’hui avec Samir Aït Saïd et Danny Pinheiro-Rodrigues, un des piliers de cette équipe de France masculine. Ce samedi, lors des qualifications, il sera aligné aux arçons, aux parallèles, à la fixe et au sol. Début de la compétition à 19h30 (heure française).
Charlotte Laroche pour Gym and News
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