Covid-19 : des larmes de déception dans la gymnastique rythmique française

Depuis vendredi 13 mars, des larmes ont coulé dans le monde de la gymnastique française. En raison de l’épidémie qui touche notre société, la Fédération Française de Gymnastique (FFG) a annoncé dans un communiqué l’arrêt de « toutes les activités et les compétitions gérées par la Fédération, ses comités régionaux et départementaux, à compter de ce jour (13 mars 2020, NDLR) et jusqu’au 5 avril » ainsi que « l’annulation des finales nationales à l’exception des championnats de France Elite et le Top12 qui sont suspendus.» Comment les clubs et les gymnastes accueillent-elles cette mesure ? Nous sommes allées du côté de la gymnastique rythmique pour percevoir comment allait s’organiser la vie fédérale, mais également du côté des élites.

« Offrez-nous une saison ! »… Les mots sont clairs sur les réseaux sociaux et les inquiétudes sont grandes. Mais surtout, les gymnastes des clubs français sont désespérées. La nouvelle est lourde, mais compréhensible : la saison doit être arrêtée. Des groupes virtuels se créent pour chercher des solutions. « Reporter la saison ensemble sur la saison individuelle ? » , « Faire les championnats de France pendant l’été ? » , « Conserver des compétitions régionales pour permettre aux gymnastes de présenter leurs compositions ». Mais en réalité rien ne peut se décider, la Fédération a parlé d’annulation et elle seule peut revenir sur cette décision.

Si du côté de la vie fédérale, l’annulation semble définitive, les élites ont encore de l’espoir. Maena Million, individuelle de l’équipe de France et pensionnaire du pôle d’Orléans, veut encore rêver : « Pour le moment, les seules informations que nous avons sont que toutes nos compétitions seront annulées sauf peut-être les championnats de France élite, mais rien n’est sûre. La poursuite des entraînements n’est pour le moment pas assuré. J’ai pris contact avec certaines personnes qui pratiquent le même sport que moi à l’internationale et nous sommes malheureusement tous dans le même bateau ». Des problématiques qui dépassent les frontières et menacent même les Jeux olympiques. Chloé Sivadier, membre du collectif France, reste confiante. Avec son équipe, elle devait tenter de décrocher son billet pour Tokyo dans l’année : « Nous sommes toujours autant motivées pour atteindre cet objectif même si cela est difficile, car toutes nos compétitions sont annulées au fur et à mesure des semaines. Nous ne nous décourageons pas et c’est pour cela que nous faisons tout notre possible pour trouver une salle d’entraînement. Pour l’instant, la compétition des championnats d’Europe n’est pas encore annulée. Nous avons donc, aucune raison de baisser les bras et d’abandonner si près du but ultime de ces 4 années ! »

La Dany Cup, le Championnat de France fédéral, le championnat de France équipe et ensemble Nationaux, le Grand Prix de Thiais, les compétitions régionales… La liste est longue et montre que la gymnastique rythmique ne sera pas tout de suite de retour dans les gymnases du territoire. Cela commence par une interdiction de s’entraîner, en effet, la FFGYM « préconise l’arrêt de l’activité gymnique dans tous les clubs et appelle à la responsabilité. » L’INSEP a été l’une des premières structures à annoncer sa fermeture. Mais lorsqu’on on s’entraîne là-bas, on y vit, on y étudie et on y dort. L’ensemble France de GR a rapidement dû chercher des solutions, et à passer de nombreux appels sur les réseaux sociaux pour rechercher une nouvelle structure d’accueil. « Pour l’instant, nous devons rentrer chez nous car l’INSEP ne peut pas garder les sportifs, même les internes qui habitent très loin. La Fédération et nos entraîneurs sont à la recherche d’une structure en région parisienne pour s’entraîner. Mais actuellement nous sommes toutes chez nous. Pour les cours, nous travaillons en autonomie toutes seules et pour Célia Joseph-Noël, qui est au lycée, elle a des cours qui sont mis à sa disposition sur une plateforme internet » , explique Chloé. Au départ, les pôles avaient une dérogation pour pouvoir continuer à s’entraîner (s’il y avait moins de 10 personnes dans le gymnase) et des élans de solidarité s’étaient alors multipliés. Par exemple, Lily Ramonatxo, individuelle junior de l’équipe de France du pôle de Montpellier, voulait accueillir sa camarade de pôle Stella Pikhulya chez elle, puisque le CREPS avait fermé.

Mais depuis vendredi tout s’est accéléré. Le stade 3 de l’épidémie du COVID 19 ayant été atteint, tout rassemblement doit être limité. « Suite au discours du Premier ministre, nous sommes obligées de rester chez nous pour le moment et d’arrêter de chercher une salle pour s’entraîner. C’est devenu trop dangereux et ça ne respecterait pas les règles de sécurité obligeant d’avoir au minimum un mètre entre chaque personne, ce qui est, en plus, impossible dans notre discipline », précise Chloé Sivadier. Désormais, c’est pour tout le monde la même chose, chez les élites comme dans les clubs, les entraînements sont suspendus. Des programmes de préparation physique et d’étirements à faire à domicile ont été transmis par les entraîneurs. « Patience » est, aujourd’hui, le seul mot d’ordre permettant de canaliser les frustrations des gymnastes.

Océane Michel

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1 COMMENTAIRE

  1. Ce qui est très difficile à accepter en GR, c’est qu’on crée de nouveaux enchaînements chaque saison, en fonction des engins imposés par la fédération dans chaque catégorie… Donc tout ce boulot pour rien… C’est très frustrant. En GAM/GAF, le travail réalisé cette saison servira pour la suite, même si la saison ne peut pas se terminer normalement. Même si on comprend bien la nécessité du fait de la situation actuelle, et l’impossibilité d’organiser les finales si les compétitions qualificatives ne peuvent pas se tenir, c’est très difficile…

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