Claire Martin : “Aujourd’hui je mène une vie libre, paisible et harmonieuse”

Médaillée de bronze à la poutre aux championnats d’Europe de Montpellier en avril 2015, Claire Martin a marqué l’histoire de la gymnastique française par sa grâce et son élégance. Aujourd’hui installée sur la Côte d’Azur, elle se consacre désormais à sa nouvelle vie. Un peu plus d’un an après l’annonce de son retrait du haut-niveau, que devient-elle ? Prenons de ses nouvelles.

Gym and News : Claire, tout d’abord, comment vas-tu ? 
Claire Martin : Je vais super bien ! J’aime beaucoup la vie que je mène maintenant.

Que deviens-tu ? 
Alors j’ai arrêté la gym il y a plus d’un an maintenant et je suis partie de l’Insep l’été dernier après avoir obtenu mon bac S que j’ai eu avec mention très bien. Je vis maintenant à Antibes et je suis actuellement en première année de BTS diététique a Nice.

Le retour à la vie “normale” a-t-il été facile pour toi ? 
Mon retour à la vie normale s’est fait progressivement. J’ai arrêté la gym en janvier et comme je passais mon bac en juin, je devais rester à l’Insep jusqu’à la fin de ma scolarité donc pendant cette période j’allais seulement en cours et je me maintenais en forme à la salle de muscu quelques fois par semaine. Cette petite période m’a habitué à n’avoir que les cours dans mes journées. Ensuite il y a eu les grandes vacances et j’ai déménagé à Antibes fin août et ma nouvelle vie pouvait alors commencer : nouvelle école, nouveau rythme, nouvelles personnes, etc. Personne ne me reconnaissait, j’étais quelqu’un de normal. Je ne cache pas que ça m’a fait bizarre au début mais c’est très vite passé. Je me suis immédiatement adaptée à mon nouveau rythme scolaire avec des grosses journées de travail et je me suis fait pas mal d’amis. Aujourd’hui je finis ma première année de BTS et je suis ravie de la vie que j’ai. Je suis bien entourée par mon copain et mes nouveaux amis.

Qu’est-ce qui a été le plus dur ? As-tu eu besoin d’un petit temps d’adaptation ? 
Le plus dur à été de rester assise pendant 8 heures en cours (Rires). A l’Insep, je n’avais que 4 heures de cours par jour donc ça allait. Sinon, ce qui a été le plus dur je pense que ça a été d’atterrir dans une “autre vie” un peu… Tu dois passer des entretiens, chercher des stages, un appartement, faire des courses, gérer le budget, toutes ces choses que je ne faisais pas avant. Mais le temps d’adaptation à été rapide vu que je me suis lancée dans quelque chose qui me plait vraiment.

Continues-tu un peu la gym ?
Non je ne fais plus du tout de gym. J’avais un réel besoin de tourner la page et de me changer les idées. Je voulais penser à autre chose.

Pratiques-tu une activité sportive pour te maintenir en forme ? 
Oui je suis inscrite dans une salle de sport et j’y vais 3 fois par semaine environ. Je suis suivie par Kevin Dupuis (membre du collectif France senior, NDLR) qui est mon coach.

Claire Martin sport visuals


Que retiens-tu de toutes tes années passées dans le haut-niveau ? 
Je ne garde qu’un beau souvenir de mes années de haut niveau. Les mauvais souvenirs, je les laisse enfouis et j’évite d’y repenser. Toutes les années passées dans le haut-niveau m’ont forgées un caractère que je n’aurais jamais eu sans elles et je suis une jeune femme autonome maintenant.

Que t’ont apporté tes années dans le haut-niveau ?
Ces années m’ont appris une rigueur et de la discipline dans mon travail. Je suis organisée, je ne travaille pas énormément mais ce que je fais est efficace.

Quel est ou quels sont tes meilleurs souvenirs ? 
L’un de mes meilleurs souvenirs restera ma médaille européenne en 2015. Ensuite j’en ai énormément : ma première sélection en équipe de France, mon entrée au pôle espoir de Dijon, à l’Insep… Beaucoup de mes compétitions aussi sont de bons souvenirs : mes deux participations aux championnats du monde dont l’un était sélectif pour les Jeux Olympiques de Rio, mes trois championnats d’Europe, ma médaille au festival olympique de la jeunesse européenne, etc. J’en ai beaucoup et je ne pourrai pas les citer tous.

Si tu avais le pouvoir de changer une chose par rapport à ta carrière, qu’est-ce que ce serait ? 
J’ai eu du mal à faire le ” deuil” de mon arrêt mais maintenant c’est passé. Il n’y a rien que je regrette dans ma carrière donc je ne changerais rien. Si elle est finie, c’est qu’elle devait se finir. J’aurai peut être voulu changer la dernière image que les fans ont eu de moi aux championnats de France à Mulhouse en 2016 en faisant un contenu plus élevé et qui me ressemblait mais c’est comme ça. Physiquement, j’en étais incapable.

Au niveau de ton corps, le haut-niveau t’a-t-il laissé quelques séquelles ? Des blessures se sont-elles réveillées avec le temps ? 
Hum comment dire (Rires)… Oui j’ai encore des douleurs notamment aux chevilles, aux coudes, et particulièrement au ventre depuis mon arrêt. Après je sais que j’ai de l’arthrose à certain endroit, mais bon ça fait parti du sport de haut niveau !

Qu’est-ce qui te rend épanouie aujourd’hui ? 
Aujourd’hui je suis épanouie par les études que je fais, par mes amis qui m’entourent et par les nouvelles rencontres que j’ai faites. Mon copain qui partage ma vie au quotidien depuis un an et ma famille sont toujours derrière moi pour me soutenir et m’encourager et sans eux je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui (sans la gym non plus d’ailleurs).

Enfin, comment décrirais-tu ta vie d’aujourd’hui ? 
Libre, paisible et harmonieuse.

Propos recueillis par Charlotte Laroche

 

Revivez la finale poutre de Claire aux championnats d’Europe de Montpellier en 2015 : 

Article précédentZachari Hrimèche, Killian Mermet et Antoine Pochon suspendus par la Fédération
Article suivantChampionnats de France élite (Caen) : les organigrammes et le point sur les blessés

LAISSER UN COMMENTAIRE

Merci d'inscrire votre commentaire !
Merci d'indiquer votre nom