C’est une première depuis les Jeux Olympiques de Barcelone, en 1992. La France ne sera pas représentée par une équipe masculine aux Jeux de Tokyo. Quatorzièmes à l’issue des qualifications, Samir Aït Saïd, Cyril Tommasone, Loris Frasca, Antoine Borello et Julien Saleur, qui se sont pourtant bien battus avec les armes dont ils disposaient, n’ont pas réussi à atteindre le Top 12, synonyme de qualification olympique.
En revanche, des tickets en individuel ont pu être décrochés… En raison du nouveau système de qualification olympique mis en place sur ce cycle et qui permet aux 3 premiers des finales de chaque agrès de pays non qualifiés aux Jeux de décrocher un ticket olympique, Cyril Tommasone, qualifié pour la finale aux arçons est d’ores et déjà assuré de sa qualification olympique, car seulement 2 gymnastes qualifiés en finale arçons viennent d’un pays non qualifié en équipe. Ainsi, peu importe son classement en finale, il sera du voyage à Tokyo. En revanche pour Samir Aït Saïd, la qualification olympique n’est pas encore assurée puisque plusieurs gymnastes de la finale anneaux sont originaires d’un pays non qualifié en équipe. Le pensionnaire du Pôle d’Antibes devra donc terminer sur le podium pour décrocher son ticket pour Tokyo.
Enfin, Loris Frasca, et bien qu’il ne se soit pas qualifié pour la finale du concours général, ni pour celle du saut, a également validé son ticket pour les Jeux Olympiques via le concours général, profitant de la nouvelle règle de qualification instaurée sur ce cycle olympique et permettant aux 12 premiers gymnastes du concours général de pays non qualifiés en équipe de valider un quota olympique. Il termine à la 28eme place avec un total de 81.598 points, totalisant le même nombre de points que l’Américain Samuel Mikulak.
Le bilan n’est donc pas si terne. Si certes la non-qualification en équipe est une contre-performance, l’équipe de France masculine s’est tout de même battu jusqu’au bout, sans jamais baisser les bras. Sans jamais lâcher, surmontant toutes les embûches auxquelles ils ont dû faire face ces derniers mois avec les blessures, les retraites et les mises à l’écart. Une équipe soudée qui a fait preuve d’une belle exemplarité en terme d’état d’esprit. Mais les erreurs commises tout au long de la compétition leur ont coûté cher.
Des qualifications qui ont débuté à la fixe avec Cyril Tommasone qui faisait son retour sur cet agrès et qui a lancé l’équipe avec un mouvement propre et maîtrisé. Tout comme Loris Frasca qui réalisa un mouvement avec de beaux angles et une belle sortie pilée. Malheureusement, Julien Saleur chutait ensuite sur le kenmotsu (un travail près de la barre, NDLR). Attendu à cet agrès, Antoine Borello réalisa quelques fautes de jambes sur ses lâchers mais assura sur l’ensemble de son mouvement, apportant ainsi de précieux points à son équipe.
Au sol, Julien Saleur gêné par une blessure à une cheville, réalisa un bon mouvement ce qui permettait de remettre l’équipe sur de bons rails après sa chute à la fixe. Mouvement réussi également pour Antoine Borello malgré une petite erreur sur sa deuxième diagonale et un gras pas à la sortie. Loris Frasca sortait ensuite un très bon mouvement avec de belles réceptions. Enfin, Samir Aït Saïd, qui signait son retour à cet agrès, a commis plusieurs fautes avec notamment un grand sursaut sur sa première diagonale et une sortie de praticable puis une erreur sur sa deuxième diagonale où il se rattrapa à plat ventre.
Aux arçons, les Bleus ont sorti de gros mouvements avec très peu d’erreurs ! Cet agrès pourtant tant redouté où l’erreur est vite arrivée. Mais Julien Saleur, Antoine Borello puis Loris Frasca assuraient tous les 3 avant le passage de Cyril Tommasone qui visait une finale sur son agrès de spécialité. Et le pensionnaire du pôle de Lyon ne trembla pas réalisant un très bon mouvement malgré un petit relâchement sur la fin de son dernier élément mais qui sera complètement masqué par la très bonne qualité du reste de son mouvement. Un mouvement, noté 14.666, qui lui ouvre les portes de la finale (il termine septième des qualifications, NDLR) et sa qualification pour les Jeux.
Aux anneaux, la rotation fut ensuite en revanche plus difficile, notamment pour Julien Saleur qui posa une main à la sortie après avoir été déséquilibré sur son soleil. Samir Aït Saïd, qui visait quant à lui une finale à cet agrès, réalise un très bon mouvement avec de belles positions et deux forces, une planche et un avion. Troisième avec 14.700, il termine devant le champion olympique Eleftherios Petrounias, accède à la finale et peut ainsi toujours rêver des Jeux Olympiques.
Il ne restait plus que deux agrès, le saut et les barres parallèles avec l’objectif de limiter au maximum les erreurs. Spécialiste du saut, Loris Frasca réalisa un beau tsuk triple vrilles en premier saut (14.433) puis une belle lune double avant demi-tour en second saut (14.533) mais perdait de précieux points sur ses deux réceptions. Des erreurs qui lui coûteront malheureusement sa place en finale. Dixième avec une moyenne de 14.483, il est deuxième réserve et devra donc espérer deux forfaits pour entrer en finale. Après sa blessure aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, Samir Aït Saïd faisait son retour sur cet agrès lors d’une grande compétition internationale (il avait déjà présenté le saut au Top 12 avec son club d’Antibes, NDLR). Le spécialiste français des anneaux présenta une lune double avant. Avant lui, Antoine Borello et Julien Saleur présentaient tous les deux un beau tsuk double vrilles très bien réalisé.
Dernier agrès, les barres parallèles ! Cyril Tommasone ouvrait le bal avec un très beau mouvement, dotée d’une très belle exécution. Du grand Cyril Tommasone qui rappelait le Cyril du cycle olympique 2008-2012. Loris Frasca poursuivait sur la lancée avec un mouvement parfaitement réalisé jusqu’à la sortie, marquée cependant par un grand pas vers l’avant à la réception. Très bon mouvement également pour Julien Saleur qui terminait sa compétition sur une bonne note. Antoine Borello était ensuite à la conclusion. Le sociétaire du club de Noisy-Le-Grand entamait son enchaînement par un gros déséquilibre mais assurait ensuite le reste de son mouvement. Les 6 agrès avaient été présentés avec du bon et du moins bon mais avec toujours cette belle solidarité affichée. Les dés étaient donc jetés et les Bleus devaient désormais attendre plus de 24h avant de connaître leur sort. Malheureusement, la qualification olympique leur passe sous le nez pour 1.381 points…
La Russie, la Chine et le Japon, tiercé gagnant à Doha, avaient déjà décroché leur ticket olympique. Les 3 pays terminent également aux 3 premières places du classement. Les 9 autres équipes qualifiées sont l’Ukraine, la Grande-Bretagne, la Suisse, les Etats-Unis, Taipei, la Corée du Sud, le Brésil, l’Espagne et l’Allemagne. Les 8 premières équipes disputeront la finale du concours par équipes de ces championnats du monde de Stuttgart.
Classement par équipes :
Les notes des Français :
—> Format de compétition en 5/4/3 donc 4 gyms passaient à chaque agrès et 3 notes comptaient (la note la plus basse ne rentrait donc pas dans le total équipe).
- Fixe : Cyril Tommasone 12.733 – Loris Frasca 13.100 – Julien Saleur 11.400 – Antoine Borello 13.516
- Sol : Julien Saleur 13.566 – Antoine Borello 13.433 – Loris Frasca 14.166 – Samir Aït Saïd 11.136 / Total agrès 41.165 points
- Arçons : Julien Saleur 13.566 – Antoine Borello 13.433 – Loris Frasca 13.533 – Cyril Tommasone 14.666 / Total agrès : 41.599 points
- Anneaux : Antoine Borelli 12.716 – Julien Saleur 12.033 – Loris Frasca 13.100 – Samir Aït Saïd 14.700 / Total agrès : 40.516 points
- Saut : Antoine Borello 13.733 – Julien Saleur 13.800 – Samir Aït SAïd 13.500 – Loris Frasca 14.433 / Total agrès 41.966 points
- Barres parallèles : Cyril Tommasone 13.700 – Loris Frasca 13.266 – Julien Saleur 13.566 – Antoine Borello 13.233 / Total agrès : 40.532 points.
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