Championnats du monde (Anvers 2023) : Simone Biles décroche un sixième titre au concours général

Impériale, l’indétrônable Simone Biles a remporté l’or au concours général des championnats du monde de gymnastique artistique, ce vendredi à Anvers, avec un incroyable total de 58,399 points. La brésilienne Rebeca Andrade remporte l’argent (56,766 points) et Shilese Jones le bronze (56,332). Avec une chute aux barres asymétriques, la française Mélanie De Jesus Dos Santos termine dixième. Sa coéquipière Morgane Osyssek-Reimer prend la quatorzième place. La représentante algérienne Kaylia Nemour se classe huitième.

Simone Biles vient de remporter son sixième titre mondial au concours général, le 21ème, toutes disciplines confondues, le premier remontant à l’année 2013, à Anvers déjà. Dix ans plus tard, elle monte une nouvelle fois sur le toit du monde, ce toit qu’elle n’a plus jamais quitté sur chacune des compétitions sur lesquelles elle était engagée. Véritable icône de la gymnastique mondiale, Simone Biles a fait du grand Simone Biles. Solide sur ses appuis, explosive, dynamique, comme si chaque agrès faisait corps avec elle. Première note au saut, à la poutre et au sol, la star américaine excelle toujours autant, laissant chaque jour un peu plus son empreinte dans le monde du sport en général.

Championne du monde en titre en 2022 à Liverpool, une édition où Simone Biles était absente, la brésilienne Rebeca Andrade est allée chercher l’argent après une lutte jusqu’au dernier agrès avec l’américaine Shilese Jones. Avec un total de 56,766 points, elle devance son adversaire de 0,434 points.

Prétendante à la médaille, la française Mélanie De Jesus Dos Santos a connu un début de compétition difficile aux barres asymétriques où elle chute sur son premier lâcher. Vingt-et-unième après la première rotation, ses chances de podium ont malheureusement rapidement été vaines. Mais malgré la chute, elle est parvenue à se remobiliser pour ne rien lâcher sur le reste de la finale. “C’était super dur d’enchaîner après la chute” confie-t-elle devant la presse juste après sa compétition. “Faire une chute sur le tout premier agrès, c’est démotivant mais après cette chute, je savais que j’allais réussir le reste parce que c’était hors de question que je retombe.” Et c’est ce qu’il s’est passé.

À la poutre, Mélanie De Jesus Dos Santos, qui s’entraîne désormais à Houston aux Etats-Unis aux côtés de Simone Biles, propose un passage solide. Maîtrisé. Sans chute. C’est beau, fluide, propre. Au sol, elle se sublime, comme à son habitude. “C’est le plus beau sol que j’ai fait depuis que je suis aux Mondes” , analyse-t-elle. Et avec la note de 13,833, elle obtient d’ailleurs la troisième meilleure note de la finale à cet agrès. Au saut, elle termine parfaitement avec un yurchenko double vrilles toujours aussi bien maîtrisé pour aller se hisser à la dixième place, gagnant alors onze places au classement entre la première et la quatrième et dernière rotation. Une incroyable remontada, avec toutefois un résultat final qui n’était pas celui escompté. “C’était dur physiquement parce que j’enchaîne les compétitions” , explique-t-elle. “Je me sentais bien mais j’étais un peu plus stressée parce que je savais que je pouvais aller chercher le podium. J’ai voulu trop bien faire, comme d’hab, et c’est pas passé. Je suis déçue mais j’ai fait de mon mieux.”

Après la médaille de bronze en équipe, Mélanie De Jesus Dos Santos pouvait rêver d’une médaille individuelle. Une médaille à sa portée. “Ça me fait chier, excusez moi du terme, parce que je sais que je peux faire une médaille individuelle. Je suis très contente d’avoir une médaille avec mon équipe mais maintenant j’ai envie moi aussi, de mon côté, d’avoir ma médaille car je travaille énormément pour.” Surtout que ce n’est pas la première fois que le podium lui tend les bras. “À chaque fois, je suis à très très peu d’être sur le podium mais très souvent je passe à côté. Je pense que ça va finir par arriver. J’espère.” Un podium individuel qu’elle pourrait savourer devant son public, lors des Jeux de Paris 2024, et qui lui permettrait de clôturer sa saison en apothéose et avec le résultat qu’elle mérite. Car Mélanie De Jesus Dos Santos a le talent et l’humilité pour. “J’espère” , lancera-t-elle timidement.

Morgane Osyssek-Reimer aux championnats d’Europe, à Münich, en août 2022. Photo Anh Viet Chau

Morgane Osyssek-Reimer, la révélation française de ces Mondiaux d’Anvers Morgane Osyssek-Reimer était la deuxième française alignée sur cette finale du concours général. Repêchée après le forfait de la chinoise Yushan Ou, l’Alsacienne a réalisé une excellente compétition pour aller se classer dans le Top 15.  Une finale (et une compétition dans son intégralité) qu’elle a appréhendé sans stress et dont elle a savouré chaque instant. “J’étais tellement contente et j’avais tellement envie d’être là que j’avais que de bonnes ondes et du bon stress. J’avais simplement envie de donner le meilleur de moi-même que ce soit pour l’équipe ou pour moi” , livre-t-elle en zone mixte quelques instants après la fin de sa compétition. ” J’ai vraiment pris le fait d’être dans l’équipe comme une chance de pouvoir montrer ce que je sais faire.

Loin de toute pression assommante, la pensionnaire de l’INSEP, qui disputait ses tout premiers Mondiaux, a déroulé une compétition solide et maîtrisée, confirmant alors sa montée en puissance entreprise depuis plusieurs mois maintenant. Si elle débute timidement sa finale aux barres, “les barres c’est pas mon agrès, tout le monde le sait” , lance-t-elle d’ailleurs avec un brin d’ironie, elle a ensuite proposé de la très belle gym.  “Le reste de la compétition s’est merveilleusement bien passé” , sourit-elle fièrement, profitant de cette nouvelle dose d’expérience engrangée à l’international. “Toutes les compétitions que j’ai faite au fil de l’année m’ont bien aidée car j’en ai fait beaucoup et ces Mondes là m’ont mise en confiance, ce qui va beaucoup m’apporter pour la suite.”

Une meilleure gestion de la pression qui lui permet alors de reproduire ce qu’elle sait faire à l’entraînement, tout en étant plus à l’aise sur les agrès. “Il y a une évolution sur ma qualité d’exécution en compétition” , analyse-t-elle. “À l’entraînement, je répétais beaucoup de manière assez propre mais en compétition il y avait toujours des petites erreurs qui se rajoutaient avec le stress et j’ai prouvé sur ces mondes que je pouvais les éviter. Je gagne en confiance petit à petit. J’ai encore du travail, des éléments à placer qui peuvent arriver mais je suis déjà très contente de ce que j’ai fait.” Morgane Osyssek-Reimer a bel et bien passé un cap à Anvers. Une étape dans sa carrière qui ne demande qu’à être le commencement d’une nouvelle ère…

Kaylia Nemour dans le Top 8 
Elle était attendue et elle n’a pas tremblé. Malgré la pression qu’elle porte sur ses épaules et toutes les épreuves qu’elle a traversées au cours de ces derniers mois, Kaylia Nemour, ancienne internationale espoir française qui représente désormais l’Algérie, pays d’origine de son père, après un long conflit avec la Fédération française de gymnastique, s’est classée à une très prometteuse huitième place. Première au terme de la première rotation après avoir obtenu la magnifique note de 15,200 aux barres asymétriques, son agrès fort, la jeune gymnaste de 16 ans a su se faire une place au milieu de ses aînées pour s’offrir un Top 8 mondial, confirmant une fois de plus tout son talent. Ce samedi, elle briguera une médaille aux barres asymétriques avec l’espoir d’inscrire son nom dans l’histoire de la gymnastique algérienne, africaine et mondiale.

La britannique Jessica Gadirova a déclaré forfait par “mesure de précaution”, a annoncé la fédération britannique. Elle a été remplacée par Alice Kinsella qui termine septième.


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