Lors d’un point presse organisé à l’INSEP la veille du départ pour la Belgique, Martine George, responsable de la préparation olympique GAF, est revenue sur les objectifs et les ambitions de la France aux championnats du monde d’Anvers, compétition qualificative pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, sur la préparation, la stratégie mise en place et dévoile à quel moment la sélection définitive sera dévoilée puisque pour le moment les cinq titulaires et la remplaçante ne sont pas encore connues.
Les objectifs et les ambitions
Le premier objectif est la qualification en équipe pour les Jeux Olympiques de Paris 2024*. Pour les finales, nous visons la finale par équipe, la finale du concours général et les finales par appareil, avec une médaille. Des objectifs individuels qui visent à servir l’équipe lors des qualifications, afin que chaque individuelle puissent s’exprimer soi-même et performer. Car si elle performe de manière individuelle, elle performe également pour l’équipe et donc pour la qualification olympique.
*Pour se qualifier en équipe, la France doit terminer faudra dans les 9 meilleures équipes, hors Etats-Unis, Grande-Bretagne et Canada, déjà qualifiées depuis les championnats du monde de Liverpool il y a un an, et faire ainsi partie des 12 équipes représentées à Paris, en août prochain.
Quand la sélection définitive sera-t-elle annoncée ?
Les huit gyms du collectif se tiennent prêtes*. Célia Serber et Sheyen Petit, les deux réservistes, restent sur l’INSEP. Tout au long de la semaine, on va voir comment les gymnastes réagissent sur les agrès Spieth, sur le podium et on prendra la décision après l’entraînement podium de vendredi. Nous avons plusieurs scénarios en tête, nous avons regroupé toutes les notes de la saison pour en faire une moyenne, regrouper toutes les informations pour prendre la meilleure décision. Il y a les chiffres mais il y a aussi l’état de forme de la gymnaste à prendre en compte, pour élaborer la meilleure stratégie. S’il y a telle gymnaste dans l’équipe alors nous avons besoin de telle autre gymnaste pour renforcer un autre agrès, c’est comme ça que nous avons pensé. Nous avons la chance d’avoir une équipe homogène avec des gymnastes complémentaires, ce qui permet de former la meilleure équipe possible pour la qualification olympique.
* Mélanie De Jesus Dos Santos, Marine Boyer, Coline Devillard, Lorette Charpy, Djenna Laroui et Morgane Osyssek sont les 6 gymnastes parties à Anvers. Sheyen Petit et Célia Serber sont les deux réservistes restées sur l’INSEP
Le processus de sélection
La première étape de sélection s’est appuyée sur les résultats des championnats du monde, d’Europe et de France, ce qui a permis de définir un collectif élargi de 12 gymnastes. Ensuite, l’US Classic pour Mélanie De Jesus Dos Santos et un test organisé à Saint-Etienne pour les autres gymnastes du collectif ont permis de déterminer les 6 gymnastes pour Anvers ainsi que les deux réservistes*.
Objectif : former l’équipe la plus performante
L’objectif est de faire la meilleure équipe pour la qualification olympique. La concurrence est saine au sein des filles et chaque individuelle sait que le job est de faire de son mieux pour que la meilleure équipe soit celle sur le plateau pour aller chercher la qualif pour Paris 2024. On va donc voir comment ça se passe à Anvers, et on prendra la décision finale.
Sheyen et Célia restent à l’INSEP pour poursuivre la préparation avec Alisée (Dal Santo) et Jérôme (Martin). On a pu voir qu’il y a eu plusieurs forfait de dernière minute dans d’autres pays et on sait que la gymnastique est un sport difficile et que tout peut arriver. Nous avons la chance d’avoir 8 gymnastes performantes et Célia et Sheyen peuvent ramener quelque chose à l’équipe. S’il y a des besoins de dernière minute en fonction de l’état de forme des six gymnastes qui sont à Anvers, alors elles pourront entrer dans l’équipe. Il y a la possibilité de faire des changements auprès de la FIG pour raisons médicales.
Les Françaises passent en soirée, comment ont-elles été préparées ?
Nous passons dans la dernière subdivision, entre 21h et 22h, avec le sol comme dernier agrès. Il faut donc rester fortes et en forme jusqu’à la fin. Ce sont des éléments qu’on a pris en compte et qui ont également jouer sur la composition de l’équipe. Ensuite, nous avons fait une simulation sur une semaine entière avec la même préparation et le même timing que pour Anvers. Alors c’était un peu bizarre pour les gymnastes car elles sortaient de l’entraînement à 23h, la récupération était plus tardive, mais c’était important pour elles car elles ont pu prendre beaucoup d’informations pour la semaine prochaine. Nous avons vu à quelle heure il était mieux de se réveiller, à quelle heure prendre le petit déjeuner, manger, etc. Nous avons également travaillé avec un nutritionniste qui est venu faire un menu pour les gymnastes, avec un planning individuel pour chaque gymnaste. Certaines préfèrent manger deux heures avant la compétition, d’autres juste avant. C’est quelque chose de très personnel que nous avons souhaité prendre en compte et je trouve que c’est une grande révolution dans notre sport. Il y a l’équipe avec le projet collectif, mais à l’intérieur il y a aussi des individualités à prendre en compte, et c’est ce que nous avons fait pour que les filles se sentent bien et soient dans les meilleures dispositions pour performer.
Les Mondiaux d’Anvers servent aussi de préparation pour les JO ?
Chaque compétition est une préparation pour quelque chose qui va venir dans le futur. Pour la sélection pour les Jeux Olympiques, on va d’abord qualifier l’équipe et après on décidera de la stratégie qui sera mise en place pour les JO.
Paris 2024, qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Quand tu penses que les JO sont chez toi, c’est quelque chose de vraiment différent. Normalement tu te prépares chez toi et ensuite tu pars pour les Jeux Olympiques. Là je prends mon vélo, je sors, je vois les pubs, les anneaux olympiques, Paris c’est ici, c’est chez nous ! On se doit d’être là et prêtes.
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