Championnats d’Europe GAM/GAF : le bilan

Alors que les championnats d’Europe viennent de se terminer ce dimanche à Berne (Suisse), l’heure est au bilan.

Les masculins ont été les premiers à entrer en lice la dernière semaine de mai. Les objectifs fixés par la Direction Technique Nationale étaient clairs : accrocher cinq finales et décrocher deux médailles en individuel. Avec zéro médaille en poche, l’équipe tricolore masculine, qui a néanmoins réussi à accrocher cinq finales, n’a donc pas rempli entièrement le contrat. En équipes, Julien Gobaux, Zachari Hrimèche, Danny Pinheiro-Rodrigues, Samir Aït Saïd et Cyril Tommasone ont terminé sixième. Alors qu’ils avaient parfaitement débuté la compétition, comme aux qualifications, les rotations à la barre fixe et au sol leur ont été fatales. Et dans un format où chaque note compte, la moindre erreur a coûté chère. « On sait que la chute est fatale pour le résultat et aujourd’hui nous en comptons cinq,  a confié Denis Charlieux, l’entraîneur national. On est en dessous des 4 premières nations techniquement alors que l’objectif était de conserver notre 5ème place. » (Propos recueillis par la FFG). Une sixième place décevante mais qui était loin d’être la priorité sur ces championnats d’Europe. En sélectionnant une équipe surtout composée de spécialistes, l’objectif premier était de briller lors des finales par appareil.

Chef de file de cette équipe de France, Samit Aït Saïd n’a terminé que sixième de la finale aux anneaux. Une sixième place due à un manque d’entraînement en raison de partiels passés juste avant ce grand rendez-vous européen. Le médaillé d’or européen en 2013 avait prévenu : il lui semblait difficile d’accrocher un podium. Pourtant, avec un mouvement parfaitement réalisé le jour J, il était devenu possible de croire en une médaille. Un espoir rapidement éteint pour un tout petit dixième…

Aux arçons, Cyril Tommasone était l’autre grand espoir de médaille sur ces championnats d’Europe. Mais avec une chute, le double médaillé mondial est totalement passé à côté de sa finale perdant ainsi toute chance de monter sur le podium et éteignant les espoirs tricolores.

Enfin, dernier Français à être qualifié sur une finale, Zachari Hrimèche, le benjamin de l’équipe, avait le potentiel pour aller chercher une médaille au saut de cheval. Son agrès de prédilection. Mais face à des tenors, le généraliste n’ a pu mieux faire qu’une cinquième place.

Particulièrement attendus sur ces championnats d’Europe, les masculins ont certes montré beaucoup de lacunes sur certains agrès mais ont toutefois montré leur potentiel et leur marge de progression sur d’autres. A deux mois des Jeux Olympiques, le travail devrait finir par payer avec des profils de gym, solides et intéressants, qui peuvent créer la surprise à Rio.

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Cyril Tommasone, Danny Pinheiro-Rodrigues, Julien Gobaux, Samir Aït-Saïd et Zachari Hrimèche. Crédit photo : FFG

Si les masculins sont rentrés bredouilles des championnats d’Europe, les féminines ont elles vendues du rêve, dépassant même les objectifs fixés par la Direction Technique Nationale qui étaient notamment d’obtenir un total de 166 points au concours par équipes (elles en ont obtenu 168.496). Avec une troisième place au concours par équipes, Marine Boyer, Marine Brevet, Oréane Lechenault, Alison Lepin et Loan His ont créé la surprise en s’invitant sur le podium, permettant ainsi à la France de décrocher sa deuxième médaille européenne par équipes, huit ans après la première. “On avait comme objectif de finir cinquièmes mais après analyse je pensais qu’on pouvait aller chercher la troisième place. Bien sûr, je ne leur avais pas dit pour leur mettre une pression supplémentaire” a confié l’entraîneur national Véronique Legras-Snoeck à l’Equipe.

De son côté, Loan His, dernière Française à passer aux barres asymétriques, le dernier agrès de ce concours par équipes, livrait en zone mixte à la FFG  : « Avant de me lancer sur les barres, j’ai ressenti un gros coup de stress ! Presque comme au Test Event où nous jouions la qualification olympique. Je ne savais pas trop où on se situait au classement mais j’étais consciente de devoir proposer un bon voire un très bon exercice. J’ai eu quelques difficultés mais je me suis répétée constamment de ne rien abandonner ! Lorsque j’ai atterri, j’ai ressenti un soulagement immense et beaucoup de joie ! »

Avec cette médaille par équipes, les féminines avaient donc enfin ouvert le compteur ! Une première médaille historique qui allait ouvrir le chemin à d’autres médailles. Déjà médaillée sur cet agrès lors de la Coupe du monde Varna qui s’était déroulée quelques semaines plus tôt, Marine Boyer a créé l’exploit en devenant vice-championne d’Europe à la poutre, s’insérant ainsi entre deux légendes de la gymnastique internationale : la russe Aliya Mustafina et la roumaine Catalina Ponor. Un an après la médaille de bronze de Claire Martin sur ce même agrès, la France prouve une nouvelle fois qu’elle a les capacités pour décrocher des médailles sur cet agrès. « Lorsque je monte sur la poutre je suis stressée. Je ne pense pas au résultat, j’ai juste envie de réussir mon exercice. Les encouragements du public français m’ont porté », livrait-elle à la sortie du plateau à la FFG. Egalement engagée sur cette finale poutre, Marine Brevet a elle pris la sixième place. Tout comme au sol.

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Les Françaises, collectivement solides, ont décroché la médaille de bronze au concours par équipes. Elles ont été devancées par les Russes et les Britanniques.

 

Avec deux médailles au compteur, l’équipe tricolore féminine a engrangé beaucoup de confiance à deux mois des Jeux Olympiques. De la confiance et de l’expérience surtout pour des jeunes filles qui pour la plupart sont âgées de 15 et 16 ans. Mais malgré la pression, elles ont su répondre présentes et montrer qu’elles avaient les épaules pour rebondir surtout après des qualifications en demi-teinte. Notamment pour la jeune Alison Lepin qui était complètement passée à côté de ses qualifications aux barres asymétriques et qui, lors de la finale, a proposé un exercice parfaitement maîtrisé faisant ainsi taire les mauvaises langues. « Ces Championnats sont une très grande satisfaction pour la gymnastique française. La superbe médaille obtenue en équipe hier par les seniors concrétise deux ans de travail »  relève la Directrice Technique Nationale, Corinne Callon, auprès de la FFG. « Le collectif France a montré qu’il était de retour au plus haut niveau international.  » conclu-t-elle.

Du côté des juniors, si les masculins n’ont pas non plus réussi à peser face à leurs homologues européens malgré de très belles choses proposées, les féminines ont elles réussi à  s’inviter sur le podium. Très attendue sur cette compétition, la jeune Lorette Charpy n’a pas déçu. Malgré une douzième place au concours général, la pensionnaire du Pôle de Saint-Etienne a décroché la médaille de bronze aux barres asymétriques permettant ainsi à la France de ramener une troisième médaille de Suisse. Montrant également que la relève est bel et bien prête à prendre le relais pour le nouveau cycle olympique d’après Rio.

 

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