
Membre de l’équipe de France de 1994 à 1997, Cécile Canqueteau a marqué l’histoire de la gymnastique française et internationale. Installée aux Etats-Unis depuis 2003 avec son mari, Laurent Landi, celle qui a participé aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996 entraîne désormais au sein de la prestigieuse World Olympic Gymnastics Academy où Madison Kocian, sélectionnée pour disputer les Jeux de Rio avec l’équipe américaine, a débuté la gym. Entretien.
Gym and News : L’annonce de la sélection américaine pour les Jeux de Rio est tombée. Madison Kocian, une des gyms que vous entraînez, a été sélectionnée. Une belle récompense pour vous ?
Cécile Canqueteau-Landi : Avec Laurent, nous sommes très très heureux de sa qualification. C’est un rêve de coach qui devient réalité ! Elle a tellement travaillé, je suis heureuse pour elle. Il y a 4 mois, elle s’est cassée le tibia donc donc on ne savait pas nos chances. Mais elle a été sélectionnée, c’est encore mieux !
Sur quels critères sont sélectionnées les titulaires aux Etats-Unis ? Gabrielle Douglas est loin d’avoir livré une compétition parfaite lors des Olympic Trials et pourtant elle figure dans l’équipe olympique, comment expliquez-vous cela ?
Ils prennent le Top 3 sur les agrès pour avoir une équipe avec des notes supérieures à 15 en finale. C’est pour cela que Gabby a été prise. C’est aussi comme dans tous les sports, très politique… on n’explique pas tout !
Revenons à vous. Après avoir arrêté le haut-niveau en France, pourquoi avez-vous décidé de partir vivre aux Etats-Unis ?
Depuis que j’ai l’âge de 12 ans, j’avais cette envie de venir vivre aux USA. Je ne sais vraiment pas pourquoi mais j’avais cette envie ! Fin 2003, j’ai décidé de voir si c’était possible de partir vivre là-bas et avec l’aide d’Adriana et Nellu Pop c’est arrivé ! Ils ont entraînés à Bart Conner Gymnastics, en Oklahoma, quelques années donc ils avaient des contacts. Mon copain Laurent Landi, qui est aujourd’hui mon mari, et moi-même avons accepté le défi et sommes partis le 31 juillet 2004 pour Norman dans l’Oklahoma. Après trois années passées là-bas, nous avons eu une offre du club très prestigieux WOGA. Sans hésiter, nous avons accepté et cette fois nous avons pris la direction de Plano, une ville qui se situe à trente minutes au nord de Dallas, au Texas, avec notre fille âgée de 2 mois à l’époque. Cela fait maintenant neuf ans que nous entraînons au WOGA.
En terme de gymnastique, quelle est la différence entre les Etats-Unis et la France ?
Une des plus grosses différences entre les deux pays est que le sport est très valorisé aux Etats-Unis. Il permet de faire des études “gratuite” et d’avoir un statut important à l’université. Les moyens sont donnés et les parents sacrifient beaucoup pour le sport.
Votre expérience en tant que gym de haut niveau vous sert-elle lors de vos entraînements ?
J’utilise mon expérience d’athlète tous les jours, que ce soit au niveau de la technique ou du mental. Cela m’aide beaucoup mais ça ne fait pas tout. Il faut s’avoir observer et apprendre de tous. Nous avons eu la chance de voir Valeri Liukin entraîner pendant 5 ans et nous avons beaucoup appris.
Quel est votre meilleur souvenir en tant qu’athlète de haut niveau ?
J’en ai plusieurs. J’ai rencontré des amies à vie et puis il y a aussi mes premiers championnats du Monde, les JO et ma médaille d’or à la poutre au Tournoi de Bercy. Il y avait la majorité de ma famille dans les tribunes, c’était le top !
Avez-vous gardé contact avec quelques gyms françaises ?
Je suis en contact avec toutes les gyms de ma génération (à part une). Merci Facebook !!!
Que pensez-vous de la nouvelle génération française ?
J’aime beaucoup la génération actuelle. J’ai eu la chance de rencontrer Loan et Oréane en février lors d’un tournoi et j’ai vraiment beaucoup aimé les voir travailler. Elles sont super sympas et marrantes. Je suis vraiment heureuse pour elles et pour Céline et Eric Boucharin de leurs sélection olympique. C’est énorme !
Quels conseils pourriez-vous leur donner ?
De profiter au maximum ! Car ça passe super vite… 20 ans déjà pour moi ! Et aussi, de tout donner pour ne pas avoir de regrets, peu importe les résultats. Elles peuvent vraiment être fières d’elles.
Propos recueillis par Charlotte Laroche pour Gym and News
Redécouvrez le sol de Cécile Canqueteau aux Jeux Olympiques d’Atlanta, en 1996 :
Redécouvrez également sa poutre au tournoi de Bercy, en 1995 :