Contrainte de quitter le monde du haut-niveau en raison d’un problème à une cheville qui ne guérissait pas, Camille Bahl a retrouvé le chemin d’une vie plus ordinaire. Un peu plus d’un an après l’annonce de sa retraite sportive, que devient-elle ? Et comment s’acclimate-t-elle à son nouveau quotidien, loin du monde du haut-niveau ? Elle donne de ses nouvelles.
Gym and News : Camille, tout d’abord, comment va ton pied ?
Camille Bahl : Tout va bien ! Depuis mon opération l’été dernier, mes douleurs ont quasiment toutes disparu. Tout ce que je ne pouvais plus faire avant, je peux le refaire. Comme monter et descendre des escaliers, courir, sauter, faire du sport. Même si parfois, lorsque je force un peu trop, j’ai quelques douleurs qui se réveillent, ça reste vraiment raisonnable. Mon opération m’a permis de retrouver une cheville plus solide et une vie normale.
Comment avais-tu contracté ta blessure ?
Je m’étais faite une petite entorse à la cheville droite au saut à l’INSEP mais rien de grave. Ma vraie blessure s’est faite au Portugal, pendant le stage de préparation pour le Test Event sur un yurckenko double vrilles.
As-tu pu reprendre la gym ?
Oui en fédération universitaire, j’ai d’ailleurs participé aux championnats universitaire en mars dernier à Combs-La-Ville. Je pourrai reprendre avec mon club d’Haguenau la saison prochaine. Si j’ai la possibilité, j’aimerais pouvoir les aider en Top 12. Matcher en équipe est vraiment quelque chose que j’aime.
Quelles sensations as-tu ressenties lorsque tu as matché aux championnats de France universitaire après ta longue convalescence ?
J’étais vraiment excitée à l’idée de revenir à la compétition. C’était vraiment cool de retrouver toute cette adrénaline et cette envie de faire à nouveau mon maximum. J’ai toujours préféré les compétitions en équipe parce que j’adore cet esprit. Et il y avait vraiment une très bonne ambiance dans mon équipe, qu’il s’agisse de la GAF ou de la team gym ! L’ambiance était très différence des compétitions que j’ai pu faire jusqu’à maintenant. Les championnats universitaires sont une très belle compète. Je suis contente d’avoir pu y participer.
Avais-tu quelques craintes par rapport à ton pied ?
J’avais un peu peur oui. Même si je fais d’autres sports à la fac, la gym reste le plus violent ! J’appréhendais surtout le sol parce que je ne m’étais pas vraiment entraînée en dur avant la compète et j’avais eu très peu d’entraînement de manière générale donc je ne savais pas comment ma cheville allait réagir. Au final, ça s’est vraiment bien passé. J’ai même réussi à remettre le double arrière en tumbling pour la teamgym !
Au niveau de tes études, où en es-tu ?
Je suis à la fac de Strabourg, en 1ère année de licence de STAPS. J’ai validé mon premier semestre et il me reste encore mes partiels du second semestre à valider.
Qu’est-ce qui t’a le plus changé au début de ton arrivée à Strasbourg pendant l’été 2017 ?
C’est d’avoir plus de liberté, de ne plus être vraiment cadrée et aussi de ne plus faire faire partie d’une équipe, ce qui avait toujours été le cas jusque là.
Quel serait ton meilleur souvenir de tes années gym ?
Mon meilleur souvenir reste les JOJ mais sinon je dirais que c’est l’adrénaline de la compétition en général.
Ton moins bon souvenir ?
Ma blessure au pied.
Qu’est-ce qui te manque le plus ?
L’ambiance de l’internat et toutes les soirées avec les filles.
Un suivi psychologique t’a-t-il été proposé lorsque tu as quitté l’INSEP l’été dernier ?
Comme j’avais annoncé la fin de ma carrière en février et que j’ai fini l’année scolaire à l’INSEP, j’avais eu un suivi durant ces premiers mois et je pouvais demander à rencontrer des spécialistes si je le souhaitais. Mais depuis que je suis retournée à Strasbourg, plus trop…
Avec qui as-tu gardé le plus de contacts ?
Il y a bien sûr Clara et Romane, une ancienne nageuse de l’INSEP. Pour les gyms qui sont toujours à l’INSEP, je parle souvent avec Loan et j’ai également gardé de bons contacts avec toutes les filles en général.
As-tu toujours des contacts avec JianFu et Hong ?
Depuis qu’ils sont retournés en Chine, j’en ai moins. Mais nous nous donnons toujours des nouvelles. Je ne pourrai jamais les oublier. Ils m’ont tellement apporté.
Vers quelles études te projettes-tu ? As-tu une idée du métier que tu souhaiterais exercer ?
Si j’y arrive, j’aimerais faire kiné.
Propos recueillis par Charlotte Laroche