Alors qu’elle visait ses neuvièmes Jeux Olympiques cet été, l’incontournable gymnaste ouzbek Oksana Chusovitina (48 ans) a annoncé sur son compte Instagram s’être blessée lors de l’entraînement podium des championnats d’Asie, compétition qualificative pour Paris 2024.
Après Barcelone (1992), Atlanta (1996), Sydney (2000), Athènes (2004), Pékin (2008), Londres (2012), Rio (2016) et Tokyo (2020), la gymnaste de 48 ans s’était lancée le défi de participer à ceux de Paris.
Après avoir tenté de se qualifier via le saut, son agrès de spécialité, aux championnats du monde d’Anvers en octobre dernier, puis lors des quatre étapes de coupe du monde qualificatives pour Paris 2024 entre février et avril, son ultime chance restait la qualification via le concours général lors des championnats d’Asie qui se tiennent du 24 au 26 mai à Tashkent (Ouzbékistan). Elle avait alors repris l’entraînement sur les quatre agrès avec l’objectif de terminer première des non qualifiées au concours général, une place qui lui aurait alors ouvert les portes vers Paris. Mais la championne olympique a finalement été contrainte de déclarer forfait à la suite d’une blessure contractée lors de l’entraînement podium au sol ce jeudi. Une blessure qui lui ôte donc toute chance de qualification pour Paris 2024 et qu’elle a révélée sur son compte Instagram.
Véritable icône de la gymnastique et du sport en général par son parcours et sa longévité, Oksana Chusovitina a un parcours atypique sur bien des points. Au cours de sa carrière, elle a par exemple évolué sous trois drapeaux différents. Née à Boukhara, en Ouzbékistan, en 1975, elle avait fait ses débuts internationaux sous les couleurs de l’Union soviétique. Après sa dissolution, elle avait représenté l’équipe unifiée de l’ex URSS aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 où elle remporta l’or en équipe, avant de représenter l’Ouzbkésitan. Ensuite, les médailles se sont multipliées avec 1 nouvelle médaille olympique, 11 médailles aux championnats du monde, 8 médailles aux Jeux Asiatiques ou encore 8 médailles sur des championnats continentaux.
En plus de ses nombreux podiums internationaux, Oksana Chusovitina se démarque aussi par son histoire personnelle. En 2000, elle participait par exemple aux Jeux Olympiques de Sydney quelques mois après avoir donné naissance à son premier enfant. Elle annonçait ensuite sa retraite sportive. Mais en 2002, les médecins lui annoncent que son fils Alisher est atteint d’une leucémie, et la famille décide de déménager en Allemagne afin de bénéficier de traitements adaptés. Des soins qui coûtent très chers et qui l’incitent à retourner sur les plateaux de compétitions. En 2006, elle obtient la nationalité allemande et concourt donc sous ses nouvelles couleurs. En 2008, son fils est guéri et un mois plus tard aux JO de Pékin, elle devient vice-championne olympique au saut. Sa première médaille olympique en individuel.
Inarrêtable, elle décide de pousser jusqu’aux Jeux de Londres, en 2012, mais déçue par ses résultats, elle annonce une nouvelle fois sa retraite avant de finalement reprendre la compétition dès 2013, où elle concourt à nouveau pour l’Ouzbékistan après avoir reçu une dérogation spéciale du comité exécutif de la Fédération internationale de gymnastique. C’est ainsi qu’on la retrouve aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 et de Tokyo en 2021.
Après une nouvelle annonce de retraite juste après Tokyo, elle avait finalement rempiler pour tour un en 2022, avec l’objectif de participer à ses neuvièmes Jeux Olympiques. Si Paris 2024 se fera finalement sans elle, créera-t-elle la surprise sur le prochain cycle olympique avec Los Angeles 2028 au bout du chemin ? Ne jamais dire jamais avec la surprenante Oksana Chusovitina…