Il a décroché la médaille de bronze au concours général lors de ses premiers championnats de France élite senior après un début de saison marqué par les blessures. Pensionnaire du Pôle de Lyon, Baptiste Miette est l’une des figures montantes de l’équipe française masculine senior. Sans faire de bruit et à force de travail, il a réussi à s’imposer au sein du collectif France. Il vient d’ailleurs de décrocher son ticket pour les Universiades, l’un de ses objectifs de cette saison. Mais qui est-il ? Quel est son parcours ? Quelles sont ses forces ? Ses objectifs ? Portrait découverte.
Baptiste Miette a découvert la gym au moment de son entrée en CP, à l’âge de 6 ans, au club de l’Allobroge, à Annecy, sa ville natale. Tandis que certains se dirigeaient vers les sports de montagne, lui, plus turbulent, un peu hyperactif même, s’est tourné vers la gym. “Mes deux soeurs en faisaient et on a conseillé à ma mère de m’y inscrire aussi afin de me calmer”, se souvient-il. Un sport que, finalement, il ne quittera plus. “Dès que j’ai commencé la gym, je suis tout de suite rentré dedans. En plus, je suis un compétiteur donc ça me correspond bien”, ajoute-t-il. Il montre rapidement de très bonnes dispositions et est détecté pour entrer dans un centre départemental avant d’intégrer le Pôle de Lyon, en Cinquième.
A Lyon, il ne cesse de progresser et décide de rejoindre le club de l’Albonnaise de Franconville en 2016, une équipe qui évolue en Top 12 avec un projet de club et un esprit de famille qui lui correspondent. Il peut alors faire ses armes aux côtés des meilleurs gymnastes masculins. Si son club n’a pas passé les phases de poule, il a pu se concentrer sur les championnats de France élite, une fois remis de ses blessures. Etape essentielle dans le chemin de sélection en vue des Internationaux de Paris et des championnats du monde, les championnats de France élite qui se sont déroulés à Pont-de-Cé à la fin du mois était LA compétition à ne pas rater. Un rendez-vous auquel il répond présent en se hissant sur la troisième marche du podium au général. Si certains parlaient d’une surprise, ce n’était en réalité que le simple résultat d’un travail acharné. “Je savais que je pouvais bien me placer si je réussissais mes complets. Je ne m’étais pas fixé d’objectifs précis sur cette compétition, je voulais juste réussir mes mouvements”, analyse-t-il avant de compléter : “J’ai fait un match quasi-parfait avec très peu d’erreurs malgré ma chute aux arçons. Cette chute me coûte la deuxième place d’ailleurs. Mais malgré cela, ces championnats de France m’ont souri.” Le lendemain, en individuel, il décroche trois nouvelles médailles : une en argent aux arçons, et deux de bronze aux parallèles et à la fixe. Un week-end qui lui a en effet définitivement souri, le propulsant ainsi un peu plus dans la lumière. Lui que peu de personnes du grand public ne connaissaient malgré un talent certain.
Des France élite qui lui ont ainsi permis de se mettre dans de très bonnes dispositions pour la suite. Après un second test réussi lors du stage organisé à Lyon ces deux dernières semaines, il est sélectionné pour les Universiades. La compétition qu’il visait cette saison. Et les Mondiaux ? “Je ne me mets pas de pression. J’y pense bien sûr mais on verra”, lance-t-il. Touché à une épaule, Baptiste doit néanmoins attendre le feu vert pour savoir s’il va pouvoir tenir sa place en août prochain lors des Universiades. Lui qui n’a pas été épargné par les pépins physiques ces derniers temps, notamment en tout début de saison. “En descendant d’un trottoir dans la rue, je me suis abîmé le genou ! C’est une blessure toute bête mais qui m’a handicapé de septembre à décembre”, explique-t-il. Un mois après, lors d’un stage organisé à Antibes avec l’ensemble du collectif senior en janvier, il se blesse au doigt. “Je souffrais d’une entorse grave avec fracture. Mais comme j’avais une bonne mobilité, je n’ai pas eu besoin de me faire opérer. J’ai dû attendre deux mois pour que tout se remette dans l’ordre”, ajoute-t-il. Sa troisième place aux championnats de France en mai dernier fait donc de lui une sorte de revenant ! Un retour effectué de manière in-extremis après une année galère.
Des blessures qui ont néanmoins atteint son moral. “Lorsque j’étais blessé au genou, je continuais de positiver mais quand je me suis blessé au doigt, j’ai eu une baisse de moral alors j’ai pris du poids et je ne faisais plus grand chose. Il m’a donc fallu revenir, remanger correctement et me faire un corps solide”, précise-t-il. Une petite traversée du désert qui lui aura finalement permis de revenir plus fort. Physiquement et psychologiquement.
Désormais, il va continuer de travailler pour continuer de franchir des étapes et pourquoi pas réussir à décrocher un ticket pour une ou plusieurs grandes compétitions internationales que tout gymnaste vise dans sa carrière : les championnats du monde, d’Europe et qui sait les Jeux Olympiques… Cela, seul l’avenir le dira mais c’est tout le bonheur qu’on peut lui souhaiter…
Propos recueillis par Charlotte Laroche