Gymnaste américaine qui s’entraîne au quotidien aux côtés de l’emblématique Simone Biles, qui est Ashton Locklear ? Dans une interview exclusive accordée à Juliette Bossu, membre de l’équipe de France senior et étudiante en journalisme, elle revient sur son parcours gymnique. Un parcours vers l’élite semé d’embûches et de blessures mais dont elle entrevoit enfin le bout du tunnel.
C’est après avoir regardé une vidéo des Jeux Olympiques de 1996 qu’Ashton Locklear, née le 13 janvier 1998 en Caroline du Nord, déclare à sa maman vouloir elle aussi participer à cette compétition qui fait rêver tous sportifs. C’est donc âgée de seulement 2 ans, qu’accompagnée de sa soeur, elle fait ses début dans une salle de gym, dans un groupe débutant. Deux ans plus tard, elle concourt lors de compétitions de trampoline et de tumbling, à défaut de pouvoir participer à celles de gymnastique en raison de son trop jeune âge, avant d’évoluer enfin à travers les différents niveaux gymniques américains jusqu’à atteindre le niveau 10, le niveau ultime, à l’âge de 10 ans.
Ses premiers pas en tant que gymnaste élite, elle les fait alors en junior, à 15 ans. Mais c’est déjà à cette période que la blessure fait son apparition. “Je me suis fracturée le dos et je n’ai donc pas pu participer aux Elites senior jusqu’en 2014”, confie-t-elle avant d’ajouter : “Mais cette même année et malgré cette blessure, j’ai tout de même eu la chance de participer à mes premiers championnats du monde.”
Une première blessure au dos qui allait ensuite malheureusement en entraîner d’autres… “En 2015, j’ai subi une opération chirurgicale à l’épaule et en 2016, je termine la saison en étant remplaçante aux Jeux Olympiques de Rio. L’année suivante, aux championnats du monde de Montréal, je me suis blessée une seconde fois à l’épaule, ce qui m’a contrainte de me faire opérer à nouveau”, éclaire-t-elle.
En janvier 2018, après s’être remise de cette opération à l’épaule, Ashton prend la décision de changer de club. Alors qu’elle évoluait depuis ses débuts dans le club Everest, elle décide de quitter son club pour aller s’entraîner au World Champion Center aux côtés de l’icône actuelle de la gymnastique, Simone Biles. Une décision purement réfléchie qu’elle ne regrette pas, si ce n’est de ne pas l’avoir prise plus tôt.
Alors que tout allait plutôt bien dans sa nouvelle vie depuis 6 mois, Ashton doit faire face à un nouveau coup dur. Elle se luxe le genou lors d’un entraînement et se fait opérer le 5 juin. Commence alors pour elle une longue période de convalescence et de rééducation très difficile, aussi bien physiquement que mentalement. “C’était un challenge quotidien de ne pas baisser les bras, livre-t-elle. Mais j’ai été particulièrement chanceuse d’avoir le Dr Tony DeRamus à mes côtés. Il a toujours été rassurant et a été très efficace lors de mon long retour vers la gymnastique.” Après avoir vécu 4 retours de blessure, Ashton affirme alors que celui-ci a été le plus simple à vivre pour elle grâce au soutien des « deux meilleures coaches au monde Laurent et Cécile (Landi, NDLR) et d’une de ses meilleurs amies, Simone” , explique-t-elle.
Un quotidien à WCC dont elle savoure tous les instants et qui lui permet d’évoluer, de progresser et de s’épanouir. « À Everest, il y avait beaucoup d’éléments que je ne travaillais pas car on me répétait sans cesse que je n’étais tout simplement pas assez puissante physiquement. À WCC, grâce a leur manière positive d’entraîner, les possibilités semblent sans fin », sourit la gymnaste de 21 ans qui prévoit d’ailleurs un retour à la compétition en février prochain où elle devrait évoluer aux barres, à la poutre et au sol, ce qui n’était plus arrivé depuis 2013.
Si les blessures ont été des moments douloureux de sa carrière, il y en a un autre dont elle tente de se relever. Victime de Larry Nassar, l’ex-médecin de l’équipe nationale de gymnastique artistique féminine, Ashton s’exprime sur la difficulté qu’a été d’oublier toutes ces agressions. « Dr Larry Nassar a été pour moi le plus grand obstacle a dépasser dans ma vie mais avec l’aide de professionnels, l’amour et le soutien de ma famille, je suis déterminée, non seulement, à être « une survivante » mais également à devenir une prospérante. »
Propos recueillis par Juliette Bossu
Rédaction Juliette Bossu
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