Elle a 13 ans, est championne de France en titre dans la catégorie espoir et fait désormais partie du collectif France junior. Mais qui est Alizée Letrange-Mouakit, fraîchement transférée du Pôle de Dijon au Pôle de Saint-Etienne ? Interview découverte d’une gymnaste tout aussi talentueuse qu’ambitieuse.
Gym and News : Alizée, peux-tu te présenter et revenir sur ton parcours en gym.
Alizée Letrange-Mouakit : Je m’appelle Alizée, j’ai 13 ans et j’ai commencé la gym à l’âge de 4 ans en baby gym à Wantzenau. J’ai été détectée pour intégrer le groupe gym quand j’avais 5 ans. A l’âge de 8 ans, j’ai rejoint le club de Brumath. Je suis rentrée au Pôle de Dijon en 2014-2015 lorsque j’étais en CM2. Et depuis janvier 2018, je suis au Pôle de Saint-Etienne.
Quels sont tes points forts ?
Je pense que mes points forts sont la puissance et la souplesse. Et moralement, je m’accroche toujours même quand c’est dur.
Tes points faibles ?
Je dirais que mon point faible est mon manque de confiance en moi.
Ton agrès préféré ?
Le saut.
Celui que tu aimes le moins ?
Il n’y a pas d’agrès que j’aime moins. J’aime tous les agrès avec une préférence pour le saut.
Tu as rejoint le Pôle de Saint-Etienne en cours d’année, ce n’était pas trop dur de quitter Dijon ? Qu’est-ce qui te manquera le plus ? Et quelle relation entretenais-tu avec Nadia ?
Ce n’était en effet pas simple de quitter Nadia, Dijon et les copines. Après 3 ans et demi passé là-bas, on s’y attache. Nadia m’a apportée énormément de choses, elle m’a faite progresser et elle était toujours présente. Il n’y a pas assez de mots pour la remercier.
Avais-tu une certaine appréhension avant d’entrer au Pôle de Saint-Etienne ?
Oui bien sûr car il a fallu s’adapter à un nouveau rythme, une nouvelle école et de nouveaux entraîneurs (Eric et Monique).
Quel est ton objectif cette saison ?
Mon principal objectif serait de faire partie de la préparation pour les championnats d’Europe et d’y participer.
Quels éléments rêverais-tu de faire un jour ?
L’Amanar au saut.
Quelles ont été tes blessures jusqu’à aujourd’hui ?
J’ai eu une fracture de fatigue à la fesse l’an dernier et des douleurs aux genoux liées à la croissance.
A quoi ressemble une de tes journées types ?
Ma journée à Saint-Etienne démarre avec le réveil à 6h30. Les cours commencent à 7h50 et ensuite je vais m’entraîner de 10h30 à 13h. Puis pause déjeuner avant de retourner à l’école de 14h à 14h55 avant de retourner à l’entraînement de 15h30 à 18h30.
Quelle est la compétition qui t’a le plus marquée ?
La compétition qui m’a le plus marquée est le U13 en 2015. C’était ma toute première compétition en équipe de France.
Qu’est-ce qui te plaît tant dans la gym ?
Ce qui me plaît c’est de tester et de faire de nouveaux éléments.
As-tu un modèle ?
Mon modèle en gym est Laurie Hernandez.
Quel est ton objectif à long terme ?
Faire les Jeux Olympiques de Tokyo.
Propos recueillis par Charlotte Laroche
-BONUS-
L’avis du coach… avec Nadia Massé :
“Alizée est une gymnaste très souple, très coordonnée. Elle est déterminée, ambitieuse, a l’esprit de compétition, aime les défis et elle aime gagner ! Elle a d’ailleurs 3 titres de championnes de France à son actif et a remporté deux fois les Coupes nationales. Elle est belle et arrive à s’exprimer en compétition. C’est une gymnaste talentueuse et très attachante. Elle est aussi pudique et elle déteste qu’on s’invite dans son espace si elle ne nous y a pas invité.
Mais Alizée manque aussi d’endurance, elle se fatigue très vite et ne supporte pas beaucoup de volume mais je pense que dans le temps et avec la puberté cela va s’améliorer. Petite, elle ne supportait pas faire des choses simples et précises, il a fallu du temps pour lui inculquer cette éducation de la rigueur. Elle aimait jouer, l’acrobatie. Elle est aussi un peu peureuse, par manque de confiance. Les apprentissages sont longs mais une fois acquis, c’est très bien fait et très bien maîtrisé ! Elle manque seulement de résistance mais son plus gros fort est son mental qui décide de tout. Ce qui explique que lorsqu’elle a décidé, elle est étonnante. A contrario, quand elle déteste quelque chose, c’est conflictuel. Elle a détesté le saut très longtemps… mais depuis qu’elle travaille la double vrille, elle adore ! D’ailleurs, la première fois, elle a tourné tellement vite qu’elle a fait Amanar !!!
Son départ est très difficile à vivre
En vue des championnats d’Europe, on a fait le choix ensemble de monter le niveau technique lors de la première partie de saison. Elle a beaucoup progressé avec vraiment cette impression de commencer à faire du haut-niveau. Son départ est très difficile à vivre car il n’était pas prévu. Il s’est fait lors de mon congé maternité. C’est dur de ne pas aller au bout de ces objectifs. Tous ces nouveaux éléments, shapo, pack, jaeger tendu de la dorsale, double avant demi tour en sortie de barres, full in au sol, rondade tendue en poutre. Beaucoup d’éléments réalisés en demi-partie ou en complet. Des éléments pour lesquels, nous nous sommes beaucoup investies, elle et moi. Je n’aurais pas la chance de le vivre avec elle car ce qui nous anime elle et moi c’est la compétition ! Je regarderai ça de loin avec un goût de regret et d’inachevé. Ensemble, on avait des objectifs. Alizée est très peu expressive mais nous avons un lien très fort. Elle est bienveillante et généreuse, c’est une gymnaste qui réussira.”
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