
Ancienne pensionnaire du pôle de Marseille, Alix Bonnefond, vice-championne de France espoir en juin dernier, a annoncé sa retraite gymnique deux mois plus tard, à tout juste 12 ans. Après une période moralement éprouvante, elle s’épanouit désormais dans sa nouvelle vie, rythmée par un tout autre sport. Que devient-elle ? Et quelles sont les raisons de ce départ précipité ? Elle se confie.
Gym and news : Alix, que fais-tu depuis ton départ du pôle ?
Alix Bonnefond : Depuis mon départ du pôle, je suis scolarisée au collège des Goguettes à Cassis en classe de 5ème. Je fais du tennis à peu près 2h, 4fois par semaine et je fais également des tournois. J’ai également eu mon premier classement au début du mois, je suis 30/5. Malheureusement, je me suis blessée au collège, je me suis fait une fracture du 5ème métatarse.
Tu as annoncé ton départ du Pôle il y a quelques mois, le choix de partir a-t-il été difficile à prendre ?
Oui parce que je me disais “si tu arrêtes, tu n’auras plus la chance d’atteindre le rêve que tu as depuis enfant, les Jeux Olympiques, mais à la fois je ne me sentais plus de faire des entraînements tous les jours dans ces conditions”. Malgré tout, je pars de ce domaine avec pleins de beaux souvenirs.
Regrettes-tu ce choix ?
Non je me sens très bien maintenant avec ce nouveau sport, cette nouvelle vie…
Est-ce que la gymnastique te manque ?
Des fois oui, les sensations, les compétitions mais sinon ça va comme je l’ai dit j’aime tellement le tennis que ça me fait oublier la gym.
Dans un message Facebook, tu disais : « L’absence de reconnaissance voire même le dénigrement peuvent avoir raison des rêves et de la motivation d’un athlète… » que s’est-il passé exactement ?
Ce sujet est un petit peu sensible… À de nombreuses reprises, on ne m’a presque pas félicité à la suite de mes résultats, ou de ma progression à l’entraînement. Et c’est parfois difficile pour le moral d’entendre des critiques plutôt que des encouragements et des compliments, notamment après mon titre de vice-championne de France. À 11 ans d’entendre ce qui ne va pas tout de suite après les réussites au lieu d’être félicité, ce n’est pas facile. Après c’était beaucoup de petits détails qui faisaient mal.
Penses-tu que les coachs doivent être plus attentifs à tout ce que tu évoques ?
Je pense que les entraîneurs en général sont attentifs à ça mais il ne faut pas que cela dure trop longtemps car si on félicite trop longtemps, la progression peut être difficile. Alors qu’en sachant ce que nous avions mal fait on peut progresser. Mais souvent les entraîneurs sont vite exigeants avec les gym et ça peut être blessant.
Les entraîneurs ont-ils compris ton choix et les raisons de ton départ ?
Pas tous, mais il y en deux, dont je ne dirais pas le nom, qui ont compris. D’ailleurs, je tiens à remercier ces deux entraîneurs parce qu’ils ont toujours été là pour moi.

Comment ta famille a-t-elle réagi suite à cette décision ?
J’ai pris ma décision seule lors d’un stage à Condom avec le pôle. Je leur en ai parlé seulement après l’avoir annoncé aux entraîneurs. Mais ils ont été très vite compréhensifs et m’ont tout de suite très bien accompagnés dans ma nouvelle vie (nouveau collège, tennis…). Ils ont été triste mais après ils se sont vite adaptés avec ma nouvelle vie.
Es-tu toujours en bons terme avec le pôle ou pas du tout ?
Je ne suis plus en contact avec les entraîneurs mais, avec certaines filles, on se reparle de temps en temps.
Quels sacrifices ont été les plus difficiles à gérer pendant que tu t’entraînais au pôle ?
De moins voir ma famille, de m’entraîner pendant que ma famille partageait des moments ensemble et puis les vacances… Cet été je n’ai eu que 2 semaines, c’était très dur.
Pourquoi ne pas avoir demandé à intégrer une autre structure de haut niveau ?
Parce que j’étais dégoûtée de la gym.
La gymnastique est-elle derrière toi maintenant ?
Oui c’est du passé et maintenant je vis une vie super !
Que gardes-tu comme bon souvenir en tant que gym de haut niveau ?
Tous mes résultats, la fois où j’ai été vice-championne dans une compétition internationale au Portugal et mon stage en Italie. Et puis il y a aussi tous les bons moments passés avec les filles du pôle !
Tu avais commencé la gym à quel âge ?
J’ai commencé la baby gym à 1 an et demi.
Qu’est-ce que tu aimais le plus faire à l’entraînement ?
J’adorais les nouveautés, travailler les nouveaux éléments.
Et le moins faire ?
Je pense le fractionné (rires)
Quel était ton agrès faible ? Et ton agrès fort ?
Agrès fort : le sol et la poutre. Et mon agrès faible : les barres.
As-tu toujours voulu faire du haut niveau ?
Non pour tout dire quand j’étais prise en classe primaire, je ne savais même pas que ça existait !
Pourquoi avais-tu choisi la gymnastique ?
Car ma maman voulait qu’on fasse de la baby gym et que sa cousine éloignée a fait les JO à Barcelone.
Qu’est-ce qui te plaisait dans ce sport si exigeant ?
Les sensations et les compétitions…
Comment était le séjour en Italie au camp d’entraînement UEG en juillet dernier ?
C’était super !
Raconte-nous en trois mots ta nouvelle vie.
Amusante, passionnante et géniale.
Propos recueillis par Mary-Lou