Alison Lepin : Après Berne, destination Rio ?

Médaillée de bronze par équipes lors des derniers championnats d’Europe, Alison Lepin poursuit son ascension. Spécialiste des barres asymétriques, la sociétaire du club d’Avoine-Beaumont est désormais en course pour intégrer l’équipe qui participera aux Jeux Olympiques en août prochain. Fera-t-elle partie des cinq Bleues qui auront gagné leur ticket pour Rio ? La réponse, le 27 juin. Pour l’heure, revenons sur ses débuts en gym et sur la manière dont elle a vécu ses derniers mois, intenses en émotion. Interview.

Gym and news : Alison, peux-tu revenir sur tes débuts en gym ? A quel âge as-tu débuté ? 
Alison Lepin : J’ai commencé la gym à l’âge de 9 ans. A la base, je faisais du patinage artistique. Mais comme la patinoire fermait pendant l’été, je cherchais une autre activité à faire pour m’occuper. A l’école, on nous avait alors distribué des petits papiers avec plusieurs activités qu’on pouvait pratiquer pendant l’été lors de stages et j’ai choisi la gym. J’ai vraiment adoré et, à la rentrée, j’ai demandé à ma mère de m’inscrire dans un club. Depuis, je n’ai jamais arrêté.

Tu as ensuite été rapidement détectée ?
J’ai rapidement fait quelques stages au Creps de Bourges. Avec Léanne (Bourgeois), on nous a alors proposé de rejoindre ce Creps mais l’année où on devait y entrer, la section fille a fermé. On nous a alors proposé d’intégrer soit le Pôle de Dijon, soit le club d’Avoine-Beaumont. On a choisi Avoine. C’était en août 2011. Depuis, j’y suis toujours et je m’y sens très bien.

Depuis ta deuxième place aux Coupes Nationales, en décembre dernier, tu ne cesses de monter en puissance. Comment expliques-tu une telle ascension ?
Je ne sais pas. Je pense que c’est le travail qui finit par payer et puis les facilités que j’ai aux barres asymétriques m’ont permis de me démarquer.

ALison et coach

Tu étais annoncée remplaçante pour les derniers Championnats d’Europe mais tu as finalement obtenu une place de titulaire après le forfait de Louise Vanhille. Qu’as-tu ressenti au moment de cette annonce ? 
J’étais partagée entre la joie et la déception.  J’étais super contente pour moi de pouvoir participer aux championnats d’Europe, c’était énorme, mais en même temps j’étais triste pour Louise car elle méritait sa place. Avant l’annonce officielle, l’entraîneur nationale m’avait déjà dit, lors du stage de préparation qu’on effectuait à l’INSEP, que j’avais de grandes chances de faire finalement partie de l’équipe en tant que titulaire en raison des douleurs au dos de Louise. Comme j’avais une note de départ élevée aux barres, tout comme Louise, c’est pour cette raison que j’ai été retenue plutôt que Grâce (Charpy) qui était également remplaçante.

Tu as disputé tes premiers championnats d’Europe, début juin, à Berne, comment as-tu vécu cette première expérience chez les seniors ?
C’était grandiose ! Il y avait beaucoup de pression mais c’était génial ! C’est une expérience magique. Voir tout ce monde qui nous encourage et matcher à côté de championnes comme Aliya Mustafina ou Catalina Ponor, c’est dingue ! On a de l’admiration pour elles mais une fois sur le plateau, on évite de les regarder. On se concentre sur notre compétition à nous.

Lors des qualifications, tu chutes à trois reprises aux barres asymétriques. Qu’est-ce que tu te dis à ce moment-là ? 
Je m’en suis terriblement voulue ! Je me disais que si on ne se qualifiait pas pour la finale par équipes, ce serait de ma faute. Mais, toutes les filles m’ont réconfortée et m’ont dit que rien ne serait de ma faute. Que si on ne faisait pas la finale, ce serait la faute de l’équipe entière et pas uniquement de la mienne. Elles ont su me rassurer. Mais j’avais cette impression d’avoir déçue du monde.

Finalement, vous obtenez votre place pour la finale par équipes et tu effectues un mouvement sans chutes aux barres. Comment as-tu réussi à gérer la pression alors que pourtant l’enjeu était tout aussi fort que lors des qualifications avec une médaille en jeu ? 
Les autres filles et les coachs m’ont beaucoup aidée. Ils m’ont dit que je maîtrisais mon enchaînement et qu’il n’y avait pas de raison que je le rate. Ce qui était vrai, à l’entraînement je le répète et je le réussis, alors pourquoi pas là ?! Et puis, ils ont changé l’ordre de passage. Au lieu de passer première, je suis finalement passée deuxième, derrière Oréane (Lechenault). Cela m’a permis de me concentrer après l’échauffement.

Alison sol

Tu étais très attendue aux championnats de France, le week-end dernier, notamment aux barres, ton agrès fort. Mais tu termines malheureusement huitième de la finale. Penses-tu que cette contre-performance t’handicape quant à une possible sélection pour les JO ? 
Je pense avoir perdu quelques points oui, car j’ai loupé ma finale, mais je garde espoir. J’aimerais tellement aller aux Jeux. J’attends avec impatience de savoir quelle équipe va être retenue. J’ai hâte d’être à lundi.

Tu es désormais beaucoup plus attendue sur les compétitions, est-ce que ça te rajoute une pression supplémentaire ? 
J’essaie de ne pas trop y penser sinon ça va me rajouter du stress. Mais, c’est vrai que je me rends compte qu’on fait plus attention à moi. C’est tout nouveau.

Si tu ne participes pas aux Jeux de 2016, sur quoi devras-tu travailler pour faire ceux de 2020 ? 
Il faudrait que je travaille les autres agrès. C’est bien d’être forte sur un agrès mais ce n’est pas suffisant. Je pense avoir une bonne marge de progression au saut de cheval.

Tu es à Avoine depuis l’été 2011, as-tu pour projet de quitter le club ?
Non, pas pour l’instant. Je me sens très bien à Avoine, j’ai mes repères et j’aimerais y rester jusqu’à mon bac.

Propos recueillis par Charlotte Laroche pour Gym and news

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