Alina Harnasko : “C’est un grand honneur de représenter une équipe française et de la soutenir”

Alina Harnasko CdF Mulhouse
@Cybile C. Photography

Alina Harnasko est certainement l’une des meilleures gymnastes du monde. De multiples médailles aux Championnats du monde et d’Europe, mais surtout le bronze à Tokyo, la gymnaste biélorusse de 21 ans est interdite de compétitions internationales en raison du conflit opposant la Russie et l’Ukraine depuis deux ans. Venue en France pour matcher en individuel dans la DN1 parisienne, Alina Harnasko nous a accordé un entretien dans lequel elle revient sur sa compétition, son séjour en France, mais aussi son quotidien de gymnaste de haut niveau dans un contexte géo-politique complexe. Elle qui vise l’or après une médaille de bronze aux JO de Tokyo, s’entraîne avec un seul but, revenir à Paris en août 2024.

Spot Gym : Lorsqu’on vous a proposé de venir en France, votre décision a-t-elle été immédiate ou avez-vous hésité ?
Alina Harnasko : C’est une histoire intéressante. Quand on m’a proposé de venir en France pour y faire une prestation pour un club de Paris, je n’y ai pas cru. Après m’avoir expliqué la façon dont tout se déroulerait, après m’avoir dit que je serai entourée de personnes parlant russe et que ma sécurité serait assurée, l’entraîneur national biélorusse a donné son accord. J’ai été tout de suite emballée, car j’étais déjà venue à Paris et ça m’avait énormément plu.

Comment se passent les sorties à l’international depuis le début du conflit ?
Depuis un an évidemment, je participe davantage à des compétitions en Biélorussie et en Russie. Les personnes qui possèdent un visa Schengen parviennent à sortir du pays pour voyager. Régulièrement, nous allons en Espagne pour faire des tournois. Moi, je suis une pionnière en France et je suis sûre que dans un an, il y aura beaucoup d’autres gymnastes qui viendront matcher pour des clubs français. 

Avez-vous obtenu votre visa facilement ?
Oui, tout s’est bien passé. J’ai déposé une demande à l’ambassade d’Italie en disant que j’y ai beaucoup d’amis et qu’autrement, je ne pouvais pas les voir. Ils ont été super chics et m’ont donné un visa pour deux ans. Pour notre pays, c’est une vraie chance, car c’est très difficile d’obtenir un visa. Et voilà, je suis ici. Le voyage s’est très bien passé, l’organisation a été parfaite. 

N’aviez-vous pas peur de subir des remarques quant à votre nationalité en concourant en France ?
J’étais un peu soucieuse certes, mais je suis de nature très optimiste et pacifique. De plus, je suis si plongée dans mon sport que je ne remarque peut-être pas les regards de travers ou les ragots qui se font derrière mon dos. Je suis venue pour le sport, pour faire correctement mon travail ; j’aime beaucoup passer et j’aime le public. Je n’ai pas le temps d’écouter ce que qui se dit à mon sujet. J’avais le trac avant de passer. Mais ce qui était important pour moi, c’était ce que les spectateurs allaient penser de ma prestation. La salle était pleine, cela fait longtemps que je n’ai pas eu des sensations comme celles-ci et tout s’est bien passé. Tous les retours et les mots chaleureux que j’ai reçu des spectateurs, des juges et des gymnastes, ce sont des émotions inoubliables.

Cela ne vous-t-il pas dérangé de participer à un championnat relativement amateur ?
Absolument pas, je comprenais que concouraient les meilleures gymnastes de France sur ce championnat. C’est le système qui est ainsi en France. Je ne me moque jamais des passages des autres ou des tenues portées. Tout dépend du but qu’on se fixe. Certains vise le haut niveau, d’autres le loisir. J’ai regardé la compétition, ça m’a plu. Elles font cela pour le plaisir, il n’y a pas la même pression, cela se ressent. 

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