![Adriana Pop](https://www.spotgym.fr/wp-content/uploads/2017/06/Adriana-Pop.jpg)
Elle a signé de nombreuses chorégraphies mythiques dans le monde entier. Partons à la découverte d’Adriana Pop.
Gym and News : Adriana, pouvez-vous vous présenter et revenir sur votre parcours ?
Adriana Pop : Je suis Adriana Pop, chorégraphe depuis 1988, année où j’ai commencé ma carrière, en Roumanie, dans ma ville natale, à Baia-Maré. Je suis chorégraphe en France depuis 1992 et chorégraphe pour la France depuis 1994.
Comment vous décririez-vous ?
Ce n’est pas facile comme question… je vais essayer de répondre : je suis passionnée, dynamique, caractérielle, têtue, sensible, rigolote (je crois), explosive, impatiente, charmeuse, actrice, diva (des fois), émotive, courageuse, aventurière, folle. Et j’essaie de ne pas me prendre au sérieux. Il faudrait aussi poser la question aux filles de l’équipe de France avec qui j’ai travaillé !
Quelle qualité selon vous doit avoir une chorégraphe pour être une bonne chorégraphe ?
Je dirais qu’il faut qu’elle soit déterminée.
Y-a-t-il des chorégraphies dont vous êtes particulièrement fière ?
Oh il y en a beaucoup. En France, il y a Laetitia Begue en 1994, Elvire Teza en 1995, Ludivine Furnon en 1996, 1999 et 2000, Isabelle Severino en 2005, Claire Martin en 2015, Marine Brevet en 2016. Et j’ai tout un tas de poupées à Marseille avec qui j’adore travailler : Iness Ben Rhouma, Thaïs Boura et Sheyen Petit. Il y a aussi les chorégraphies des chinoises Gheng Fei en 2006 et Pang Pang en 2006, celle de l’Australienne Daria Joura (2005-2008), celles des Roumaines Sabina Cojocar, en 2001, Catalina Ponor en 2012, Sandra Izbasa en 2013 ou encore Larisa Iordache en 2013 et 2014. Et puis j’ai travaillé avec des grands noms de la gymnastique mondiale pour des galas : Svetlana Boginskaia, Nastia Liukin et Simone Biles.
![Adriana et Catalina](https://www.spotgym.fr/wp-content/uploads/2017/06/Adriana-et-Catalina.jpg)
Quelles ont été les grandes joies de votre carrière ?
La reconnaissance, les demandes dans le monde entier, quand certaines gyms frôlent les podiums aux championnats d’Europe, championnats du Monde ou aux Jeux Olympiques. La finale sol en 2000 à Bercy était magique ! En plus, j’avais deux filles juniors, elles étaient supers : Marlène Peron (3eme) et Marion Mourier (4eme). J’étais là ! Et puis il y aussi eu le titre de Ponor en 2004 aux Jeux d’Athènes.
Où puisez-vous toutes vos inspirations ?
De moi, de la fille pour qui je dois faire la chorégraphie, de l’histoire qu’on fait autour de la choré, de l’histoire de la musique, de la musique, du personnage incarné, des aptitudes des filles. Je puise aussi mon inspiration de toutes sortes de danse, de vidéos, de show, de la mode, etc.
Dans la génération actuelle, quelles gyms sont particulièrement gracieuses ? Et lesquelles le sont un peu moins ?
Dans la génération actuelle, il y a des filles plus vivantes, plus dynamiques, très charismatiques, très belles. Il faut juste trouver LE truc personnel pour chacune d’elle. Mais je ne donnerai pas de noms (Rires).
![Marine Brevet et Adriana](https://www.spotgym.fr/wp-content/uploads/2017/06/Marine-Brevet-et-Adriana-1.jpg)
Est-il possible de rendre une gym non gracieuse en gym gracieuse ?
Il faut trouver le point fort de chaque fille… et cacher les trucs moins bons. Donc le lien est très fort entre la personnalité, les aptitudes, la confiance, la beauté innée. C’est pas facile tout ça… il faut connaître parfaitement la gymnaste !!!
Pouvez-vous nous décrire les différentes étapes de création d’une chorégraphie ? Qui choisit la musique ? Certaines gyms vous donnent-elles des indications ? Ou dans l’ensemble, c’est vous qui gérez tout de A à Z ?
Pour des plus petites et la première choré, c’est plutôt moi qui gère tout. Bien sûr je suis à l’écoute de la gym. Pour des sols de haut niveau, le choix se fait plutôt entre la gym, l’entraîneur et moi. Elle peut aussi avoir le choix entre trois musiques différentes proposées par moi ou si elle a déjà des idées ou déjà choisi une musique, pourquoi pas ! Je compose également beaucoup par rapport aux traits de caractère de chaque gym !
Quels sont vos prochains projets de chorégraphie ? Avez-vous des projets à l’étranger ?
Ces six derniers mois, j’ai travaillé avec la France et la Chine. D’ailleurs je dois repartir ce mois-ci en Chine. Les demandes viennent par surprise, de la part de la Roumanie, des Etats-Unis, de la Suède, etc. Les choses se décident un peu au dernier moment.
Propos recueillis par Charlotte Laroche pour Gym and News
– BONUS –
Elles ont collaboré avec Adriana…
Ludivine Furnon, médaillée de bronze aux championnats du monde en 1995 et championne d’Europe au sol en 2000 : “Adriana est quelqu’un de très passionnée et de très enthousiaste. Une énergie commune que j’ai ressentie dès notre première rencontre. Le jour où elle m’a montré ma première chorégraphie (celle de Sabaé, Japon), je suis resté bouche bée, je n’avais qu’une hâte : la vivre! Comme toutes celles d’après d’ailleurs. Cela a porté ses fruits puisqu’avec cette chorégraphie, je devenais médaillée aux championnats du monde. Je pense que cela fut une très belle satisfaction pour elle et reste pour moi une immense reconnaissance. J’ai adoré ce qu’Adriana était capable de transmettre côté artistique à travers mes sols. Grâce à elle, ceux-ci n’étaient pas juste une performance physique. Les trois chorégraphies qui m’ont le plus marquée sont : Sabaé, The Mask et celle du Championnat d’Europe (où j’ai remporté la médaille d’or!). J’ai vécu ces sols comme de vrais spectacles. Merci Adriana ! Ton talent est aujourd’hui reconnu à travers le monde et j’en suis très heureuse pour toi.”
Isabelle Severino, championne d’Europe au sol en 2005 : “Adriana est quelqu’un de très généreux, d’éternellement jeune et de folle (Rires). Elle sait mettre la gym en valeur et comprend la personnalité de la gym ce qui est quelque chose de très important. C’est quelqu’un qui essaie et qui sait faire émerger en toi quelque-chose dont tu n’as pas forcément conscience. Lors de notre collaboration en 2005, j’avais 24 ans. On avait déjà travaillé ensemble auparavant. En 2005, on a d’abord travaillé sur la musique. Elle m’a demandé quel style de musique je voulais. A cette époque-là, je voulais vraiment une musique qui me porte, pas quelque chose qui aurait pu me lasser. Car avant de présenter un sol en compétition, on répète nos complets donc on entend la musique des milliers de fois ! Elle m’a alors demandé quelle était ma musique préférée du moment. Je lui ai répondu que c’était une musique de Seven Nation Army alors elle a trouvé une reprise et a mixé une partie avec du latino, une ambiance que j’apprécie beaucoup. Et ensuite, on a travaillé sur la choré. Avec Adi, nous avons toujours eu une relation particulière, on avait un vrai échange autour de la construction de la chorégraphie. Elle sait aussi adapter à nos demandes et c’est une de ses grandes qualités. Ce qu’elle veut avant tout c’est qu’on prenne du plaisir, qu’on se sente à l’aise et qu’on soit porté par notre choré. C’est d’ailleurs ce qui fait sa réputation. Elle a fait les sols des plus grandes championnes européennes et mondiales.”
Iness Ben Rhouma (Pôle France de Marseille), membre de l’équipe de France junior : “Adi est quelqu’un qui se donne vraiment à fond dans ce qu’elle fait et quand quelque chose ne lui plaît pas au niveau chorégraphie elle recommence jusqu’à trouver quelque chose qui mette en valeur la gymnaste avec qui elle travaille. Elle me fait mes sol depuis 7 ans, et celui que je devais présenter aux championnats de France si je n’avais pas été forfait était le 5e ! J’aime beaucoup travailler la chorégraphie avec Adi c’est à chaque fois de supers moments pendant lesquels on a nous aussi le droit d’inventer, donner des idées, de dire ce qu’on pense de telle ou telle chorégraphie.”
Quelques sols d’Adriana Pop :
Laetitia Bégué (1994) :
Elvire Teza (1995) :
Ludivine Furnon (2000) :
Isabelle Severino (2005) :
Catalina Ponor (2012) :
Claire Martin (2015) :
Marine Brevet (2016) :
Iness Ben Rhouma (2016) :